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Pétillant, lumineux et bourré d’humour, Fragile nous plonge dans un monde qui fleure bon les huîtres, la musique raï et les pâtisseries orientales
Azzedine, dit « Az », un jeune Sétois d’une vingtaine d’années, travaille comme ostréiculteur dans la cité de son enfance. Il y vit avec Jess, dont il est éperdument amoureux. Aussi attend-il avec impatience le rendez-vous fixé le soir même au restaurant, une soirée au cours de laquelle il compte la demander en mariage en dissimulant une bague dans une huître. Mais Jess, récemment devenue célèbre grâce au rôle-phare qu’elle tient dans une série à succès tournée à quelques pas de là, a maintenant d’autres ambitions… et un autre prétendant en vue. Pour Az, le monde s’effondre. Aussi incrédule que désespéré, il retourne vivre avec sa mère, sa grand-mère et sa sœur, qui y vont chacune de leurs recommandations et petits commentaires décalés sur la situation du seul homme de la famille. Les amis d’Az, tracassés de le voir si déprimé, décident de prendre en mains le jeune « fragile » pour en faire un playboy sûr de lui et prêt à reconquérir sa belle : séances de relooking, leçons de danse, exercices pratiques l’obligeant à s’affirmer… Tout est mis en place pour qu’Az puisse séduire à nouveau son amoureuse. Et, justement, une occasion en or se profile pour les retrouvailles : la fête qu’organise le producteur de la série, à laquelle Az est précisément invité en tant que fournisseur.
On le devine facilement, le scénario du premier film d’Emma Benestan rassemble tous les ingrédients d’une bonne comédie romantique : marivaudages entre jeunes ; personnages hauts en couleur, comme cette grand-mère déjantée bien décidée à trouver l’amour sur un site de rencontres, ou encore Lila – seule fille de la bande –, qui met tellement de cœur à rendre à Az confiance et dignité qu’elle finit par tomber elle-même sous son charme ; choc des mondes à travers une confrontation des codes culturels et des niveaux de langage… Il n’en reste pourtant pas moins un film consistant qui interroge les normes de la masculinité avec beaucoup de finesse et d’intelligence, tout en posant un regard critique sur l’univers impitoyable des séries télévisuelles, où la notoriété des acteurs et actrices se fait aussi vite qu’elle se défait.
LES GRIGNOUX
