Michel Hazanavicius s’éclate avec ce remake d’un film de fin d’études japonais au concept fort et signe une comédie délirante dans laquelle son côté sale gosse fait merveille ! En ouverture du dernier Festival de Cannes
On ne va pas mentir : l’entame de Coupez ! fait peur, et pas pour les bonnes raisons. Dans le film de zombies qui se déroule sous nos yeux, le jeu des comédiens plus qu’hasardeux hérisse les oreilles et laisse craindre le pire… avant de comprendre qu’il ne s’agit que du premier tour joué par Hazanavicius avec ce remake de Ne coupez pas ! (film nippon devenu culte) qui repose sur un concept aussi simple qu’implacable. Une valse à trois temps : d’abord ce film de zombies où l’à-peu-près règne en maître donc, puis les coulisses de sa production et enfin le making-of du tournage, où l’on revit la première partie sous des angles différents.
Le résultat se révèle irrésistible de drôlerie. Hazanavicius ne se contente pas de gérer ce remake en mode pépère. Il s’en empare en revisitant son propre parcours. Coupez ! jouant avec une multitude de types d’humour (physique, absurde, de situations, de vannes…), on y retrouve des effluves de La Classe américaine, de Mes amis, d’OSS et du Redoutable. Le cinéaste libère son côté sale gosse mais ne perd jamais la maîtrise, en s’appuyant sur la force de sa direction d’acteurs (il en faut du talent des deux côtés de la caméra pour jouer faussement faux et Duris, Bérénice Bejo, Oldfield, Gadebois, Zadi et compagnie n’en manquent pas) et son envie de susciter de l’émotion par-delà le rire.