Medias
Journal & grilles Appli mobile Newsletters Galeries photos
Medias
Journal des Grignoux en PDF + archives Chargez notre appli mobile S’inscrire à nos newsletters Nos galeries photos
Lancer la bande-annonce
Bande-annonce
affiche du film Théo et les métamorphoses

Prochaines séances

Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.

Théo et les métamorphoses

  • Réalisé par
    Damien Odoul
  • Interprété par
    Théo Kermel, Pierre Meunier, Ayumi Roux
  • Distributeur
    Tarantula (BE)
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2021
  • Durée
    1 h 36
  • Version
    Version française
  • Type
    Comédie
    Drame
  • Date de sortie
    2022-05-04

Cinéaste franc-tireur, Damien Odoul (Le Souffle, La Peur) raconte le voyage initiatique d’un jeune trisomique de 27 ans en pleine nature. Une fable poétique, aux teintes oniriques et d’une audace folle, qui ne ressemble à vraiment rien de commun

Le neuvième long métrage de Damien Odoul nous emmène en forêt pour s’insérer dans la vie de Théo, un trisomique d’une vingtaine d’années qui y vit dans une belle maison épurée, en autarcie avec son père, homme foncièrement original et photographe qui s’absente de temps à autre pour mener une carrière internationale. On mettrait sa main à couper que c’est du pur documentaire, mais le film est écrit, et Théo et son père sont des comédiens.

Le film est ainsi construit en deux temps, narré dans un flux de conscience par la voix intérieure de Théo, scandé tout du long en brefs chapitres, rendus plus percussifs encore par la musique râga indienne qui les introduit. Le premier temps montre la cohabitation du jeune homme avec son père, doux monstre dévoué au bien-être de son fils, partisan de méthodes joueuses, viriles et insolites. Sous le signe d’une vie près de la nature, père et fils feignent d’adopter une discipline corporelle stricte, baguenaudent dans les bois à poil, se défient souvent. Théo, sous l’empire de l’Asie, rêve de devenir champion de ju-jitsu. Par ailleurs, il parle aux oiseaux. Les animaux, diurnes et nocturnes, traversent souvent le champ de cette fable édénique. Une autre scène s’ouvre au départ du père pour raisons professionnelles. Livré à lui-même, Théo laisse en lui s’épancher des visions cruelles, s’ouvre à une fantasmagorie digne des Chants de Maldoror. Écraser les testicules de son père, coucher avec une redoutable ninja aux cheveux bleus, croiser la réincarnation de Bob Marley en bouledogue, frayer avec une femme serpent avant de se transformer lui-même en femme : voilà autant de tableaux qui montrent l’adieu à la société civilisée, le désir de respirer avec le souffle immémorial de la nature, l’envie furieuse de larguer les amarres et de s’éprouver dans la liberté d’être autre que soi-même. De bien belles métamorphoses qui nous sont proposées, en vertu d’une sorte d’art brut filmique où l’acteur différent, épuré, tellurique, engage toute la puissance de sa vérité corporelle et de sa force vitale dans la mise en œuvre d’un imaginaire partagé.

Fiche PDF du film