Dans l’Amérique des années 1930, Bert Harris (James Cagney) est groom dans l’hôtel où Ann Roberts (Joan Blondell) vient de trouver un emploi de femme de chambre. S’ils ne s’avouent pas encore leur amour, les deux deviennent très vite inséparables. Grâce au talent d’escroc de Bert et à la beauté d’Ann, ils arnaquent tout ce qui se présente…
D’abord scénariste pour Mack Sennett, puis réalisateur, Roy Del Ruth trouve au sein de la Warner Bros un terrain fertile à sa créativité. Avant l’application du code Hays, le cinéaste, comme tant d’autres, ne se soucie guère des controverses éventuelles et, en mettant en scène un couple d’arnaqueurs, il s’inscrit dans la tendance de l’époque qui fait l’apologie des hors-la-loi (tel L’Ennemi public de William A. Wellman, sorti la même année). Il réalise en 1931 deux films, Le Faucon maltais, première adaptation du célèbre roman de Dashiell Hammett, et Blonde Crazy.
Blonde Crazy a pour vedettes James Cagney et Joan Blondell. L’acteur incarne Bert Harris, un jeune opportuniste qui cherche à gagner de l’argent rapidement pendant la Grande Dépression. Habitué des rôles de mauvais garçon, James Cagney joue un criminel au grand cœur et apporte nuance et relief à ce personnage attachant quoique amoral. À ses côtés, Joan Blondell est une fausse naïve qui use de ses charmes pour aboutir à ses fins. Très vite, le couple d’escrocs sans grande envergure tombe sur plus fort que lui.
Blonde Crazy est une comédie exemplaire du pré-Code : un couple électrique, des dialogues nerveux et sans fioriture, un rythme effréné (comme la plupart des films Warner du moment, il est court), une intrigue audacieuse et une mise en scène d’une belle liberté – voir la célèbre scène de Joan Blondell dans sa baignoire. Les années 1930 furent une période faste pour Roy Del Ruth, cinéaste peu considéré, mais qui, durant cette décennie, réalisa 35 films dont plusieurs méritent grandement d’être revus.