Label Europa Cinema à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2021
Après Mediterranea et A Ciambra, Jonas Carpignano clôt sa trilogie réaliste sur sa ville Gioia Tauro par le récit initiatique, aussi âpre que délicat, d’une adolescente dans l’intimité de sa famille italienne mafieuse
Chiara, 16 ans, vit dans une petite ville de Calabre, entourée de toute sa famille. Pour les 18 ans de sa sœur, une grande fête est organisée et tout le clan se réunit. Le lendemain, Claudio, son père, part sans laisser de traces. Elle décide alors de mener l’enquête pour le retrouver. Mais plus elle s’approche de la vérité qui entoure le mystère de cette disparition, plus son propre destin se dessine. On retrouve ce qui fait la spécificité du cinéma de Carpignano : une caméra mobile qui immerge dans la perspective du héros, interprété par un acteur non professionnel, entouré de sa famille et de ses amis de la « vraie vie ».
Des personnnages de Mediterranea et de A Ciambra font de brèves apparitions dans A Chiara contribuant au réalisme d’un cinéma qui, de film en film, montre la diversité du tissu social de Gioia Tauro. A Chiara tire son originalité de sa perspective féminine sur le milieu et de son ancrage dans l’Italie contemporaine, rappelant que la mafia n’est pas un décorum pour nostalgiques du monde du cinéma et d’antan.