Primé au Festival de Gérardmer, le temple du fantastique, ce thriller surnaturel norvégien sur les traumas de l’enfance est remarquablement mis en scène par le scénariste attitré de Joachim Trier (Julie en 12 chapitres), Eskil Vogt. Une claque de cinéma qui a le don de bien faire flipper !
En plein été, au cœur d’une cité H.L.M. en Norvège. Un couple vient d’emménager avec ses deux filles dont la plus âgée, handicapée mentale, subit les cruautés plus ou moins conscientes de sa petite sœur. Cette dernière se lie d’amitié avec deux enfants de son âge et passe son temps à jouer avec eux. À y regarder de plus près, ces deux gamins sembleraient détenir de mystérieux pouvoirs…
Rappelez-vous quand, enfant, vous montiez l’escalier d’une résidence : une fois passé le premier étage, on grimpait dans des altitudes vertigineuses. Cet effet d’échelle, parfaitement reproduit dans The Innocents, donne au moindre événement, au moindre lieu, des dimensions terrifiantes. Le surgissement du chaos que provoqueront ces enfants, destructeurs et capricieux, tout droit inspirés des visions de Katsuhiro Ōtomo (Akira), n’en possède que plus de force. Fort heureusement, The Innocents n’a rien d’un objet théorique glacé et puise sa force dans le cinéma de M. Night Shyamalan. Il s’agit d’un vrai drame de l’enfance aux dimensions épiques, aussi excitantes et terrifiantes que ce que votre imagination prépubère pouvait faire surgir de l’ombre d’un arbre. De chouettes souvenirs, pas vrai ?