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affiche du film Europe 51

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Europe 51

  • Réalisé par
    Roberto Rossellini
  • Interprété par
    Ingrid Bergman, Alexander Knox, Ettore Giannini, Giulietta Masina
  • Distributeur
    Tamasa Distribution
  • Langue
    italien
  • Pays d'origine
    Italie
  • Année
    1952
  • Durée
    1 h 59
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Type
    Noir et blanc
    Classique
    Drame
  • Date de sortie
    2022-04-11

Un des plus puissants films de Roberto Rossellini, porté par la grâce auréolée d’Ingrid Bergman. Une méditation d’une profondeur sans fond sur l’engagement, la présence aux autres, la découverte d’un sens à sa vie, et, in fine, la fonction même du cinéma

Des cinq films que Rossellini et Ingrid Bergman (égérie de Cukor, Hitchcock, qui, impressionnée par les films du cinéaste italien, lui écrit une lettre pour dire son désir de travailler avec lui) tournent ensemble dans la première moitié des années 50, Europe 51 est le deuxième (après Stromboli, 1950). L’actrice y interprète une grande bourgeoise américaine mariée à Rome, qui fait face au plus cruel des drames : le suicide de son enfant, un garçon de dix ans qu’elle négligeait, toute accaparée par sa vie mondaine. L’expérience de cette perte l’ouvre tout à coup au monde. À l’amour particulier d’une mère, qu’elle a échoué à exprimer, se substitue un amour efflorescent pour toute forme de malheur humain. Elle quitte son mari, son quartier huppé, distribue sa richesse dans les quartiers les plus démunis de la ville, travaille dans une usine, accompagne dans son chemin de croix une jeune prostituée, aide un malfaiteur à échapper à la police…

Ingrid Bergman est de bout en bout géniale et le film imprime une douceur létale entêtante. Mais c’est aussi une idée (immensément haute) du cinéma que métaphorise le personnage d’Ingrid Bergman. Son histoire est celle d’un dessillement. Elle ne voyait rien (pas même le malheur de son fils, pas même les mensonges et les dénis d’une société italienne qui, toute à sa reconstruction, a trop vite enfoui la mémoire du fascisme). Et, tout à coup, elle voit de façon absolue. Comme, selon les préceptes du néoréalisme, le cinéma classique qui ensevelissait le monde sous des images fausses et tout à coup se fixe la tâche de le montrer tel qu’il est. Dépouillé de tout artefact. Dans sa vérité nue. Le regard à la fois inquiet et empathique posé sur des individus, des milieux sociaux, des formes de vie qu’elle avait pris soin d’ignorer, c’est le regard du cinéma moderne, qui au cœur du XXe siècle part à la rencontre du plus ineffable des graals : le réel.

Fiche PDF du film