Ce film est disponible également en matinées scolaires à Liège
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Drame en costume situé au début de la Première Guerre mondiale, La Place d’une autre réunit à l’écran un casting d’actrices très séduisant : Lyna Khoudri, Maud Wyler et Sabine Azéma
Nélie a échappé à une existence misérable en devenant infirmière auxiliaire sur le front en 1914. Un jour, elle prend l’identité de Rose, une jeune femme qu’elle a vu mourir sous ses yeux, et promise à un meilleur avenir. Nélie se présente à sa place chez une riche veuve, Eléonore, dont elle devient la lectrice. Le mensonge fonctionne au-delà de ses espérances…
Survivre dans le chaos oppressant de la guerre au sein d’une société où l’origine sociale joue un rôle prépondérant n’est certainement pas chose facile. Si, en plus de cela, on ajoute le fait d’être une femme, le tableau devient encore plus sombre : comment faire pour se défendre dans une société fondée sur un féroce patriarcat ? Quelles sont les armes à disposition d’un être auquel on refuse le droit de s’exprimer ? La Place d’une autre traite ces questions inconfortables en nous rappelant à quel point le passé, même lointain, demeure le reflet grotesque d’un présent, le nôtre, qui a encore peur de se confronter à la diversité.
Si le film s’inspire du récit anglais The New Magdalen (1873), de l'auteur victorien Wilkie Collins, ami et collaborateur de Charles Dickens, Aurélia Georges a décidé de transposer l’histoire en France, au début de la Première Guerre mondiale. Dans cet environnement sombre et angoissant, on suit la jeune Nélie, interprétée par Lyna Khoudri (Papicha, The French Dispatch), une femme en quête d’un salut qui lui permettrait d’exister au-delà de sa condition sociale, même si cela suppose d’usurper l’identité d’une autre. Hélas, le destin en a décidé autrement et va l’empêcher de vivre sereinement ce rêve qui se transforme petit à petit en cauchemar…
La Place d’une autre, soutenu par un casting exceptionnel – une Sabine Azéma mémorable, une Maud Wyler (Alice et le maire, Perdrix) mystérieuse et glaciale à souhait, et l’étoile montante Lyna Khoudri –, nous amène à réfléchir au thème de l’identité comprise comme un masque, une identité fluctuante qui n’a rien à voir avec l’essence véritable et profonde de l’être. Le visage parfois infantile de Nélie semble incarner un univers intérieur largement plus riche que la classe sociale à laquelle elle appartient le supposerait, un univers fait de batailles mais aussi de rêves, dans lequel elle pourrait enfin être elle-même.