Dans cette veine autobiographique et pleine de belgitude qui lui est si chère, Jan Bucquoy, le plus surréaliste de nos cinéastes, signe sans doute son film le plus sensible et abouti, en forme de lettre ouverte à sa fille. Un mélange coloré d’humour absurde et désenchanté qui nous touche en plein cœur. Avec Wim Willaert, Alex Vizorek et la révélation Alice Dutoit, alias Alice on the Roof !
Jan est un artiste provocateur qui a connu divers degrés de réussite avec ses œuvres d’art, les femmes et ses nombreuses tentatives de changer le monde.
Marie, sa fille unique, lui reproche d’avoir été durant son enfance un père absent, toujours embarqué dans de folles aventures.Aujourd’hui, au bord d’un précipice, ils ont beaucoup à se dire…
Quand ma fille Marie s’est suicidée, une partie de moi est morte avec elle. Je ne perdais pas qu’elle, mais aussi l’usage et le mode d’emploi du monde. Je ressentais le même vide qu’à la mort de ma mère. Cela n’avait rien à voir avec la perte de l’amour d’une femme qui peut aussi vous amener au désespoir le plus absolu. Non, c’est autre chose, c’est se sentir vraiment seul, nu devant la question fondamentale : « est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue ? ». Faire ce film fait partie de ce moment d’accalmie devant l’absurdité de la vie. C’est un pied de nez en quelque sorte au destin fatalement dramatique qui nous attend. Faire ce film pour moi est une façon de ressusciter ce qui a été anéanti.Il y aura de l’amour, des courses cyclistes, de la poésie surréaliste, du partage, des sosies de célébrités faute de mieux, et de l’humour, surtout de l’humour.
JAN BUCQUOY