Ce film est disponible également en matinées scolaires à Liège
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Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, l’acteur Jérémie Elkaïm adapte l’histoire vraie de Béatrice Huret et filme une histoire d’amour prenant place dans la « jungle de Calais ».Un drame social vibrant porté par l’excellente Marina Foïs
Veuve depuis peu, Béatrice (Marina Foïs) vit avec son fils et sa mère. Sa rencontre avec Mokhtar (Seear Kohi), enseignant iranien arrivé clandestinement en Europe, va bouleverser son quotidien et ses convictions. Par amour pour lui, elle va défier les préjugés de son entourage et les lois de son pays.
Béatrice exerce le métier d’aide-soignante en gériatrie dans un hôpital de Calais, elle a la fibre sociale, mais venant d’un milieu de droite, elle trouve peu d’intérêt au sort des migrants qui transitent dans sa ville. Son mari était dans les forces de l’ordre et le discours commun qui circule dans son entourage (composé en majorité des familles des anciens collègues de son époux) autour de l’immigration est un discours fermé, raciste et sans empathie, qui entend tout bonnement fermer les frontières et renvoyer ces étrangers d’où ils viennent.
Un jour, Béatrice accroche légèrement un homme avec sa voiture, et le raccompagne ensuite à « la jungle de Calais », alors le plus grand camp de migrants – mais aussi le plus grand bidonville – de France. Ce premier affrontement avec la réalité du camp la bouscule, quelque chose bouge en elle.
Le lendemain, elle y retourne le coffre plein des vêtements de son défunt mari. Son raisonnement est simple : elle offre ces habits à des gens qui en ont besoin. C’est juste une question de bon sens.
Béatrice déambule entre les différents cabanons, observe l’animation du camp, le quotidien des migrants et celui des bénévoles qui s’activent sur place. Quelque chose d’extrêmement vivant ressort de cette agitation, un fracas qui l’ébranle dans sa chair et réveille son humanité. C’est pour elle le début d’une nouvelle histoire, d’une renaissance profonde qui surgit après qu’elle a regardé cette réalité qu’elle parvenait jusqu’alors à ignorer, vivant pourtant juste à côté. C’est dans ce même élan qu’elle rencontre Mokhtar, un réfugié iranien qui cherche à rejoindre l’Angleterre. Béatrice l’accueille chez elle et une romance, sensuelle, naît petit à petit entre eux. Cette histoire n’a pourtant rien d’un conte de fées et les protagonistes la vivent de manière honnête, chacun étant conscient de ce que son statut social implique dans la relation.
Jérémie Elkaïm adapte sa mise en scène au mouvement du récit, à cette vie qui pulse tout au long du film, et que le titre évoque déjà. Une vie qui palpite dans le bouillonnement humain des camps, dans la fébrilité de ces êtres en transit qui attendent de pouvoir bouger, encore, dans l’espoir de renaître. Mais aussi dans les débuts d’une histoire d’amour et dans ce que ceux-ci peuvent remuer à l’intérieur et au-delà de nous.
ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux