Édouard Baer réunit autour d’une table huit grandes gueules du cinéma francophone parmi lesquelles François Damiens et Benoît Poelvoorde. Une comédie foutraque et enlevée qui s’amuse à jouer avec la renommée de ses acteurs
Un vieux bistro parisien au charme éternel. Huit messieurs à table, huit grandes figures. Ils étaient les « rois de Paris »… Des trésors nationaux, des chefs-d’œuvre en péril. Un rituel bien rodé. Un sens de l’humour et de l’autodérision intacts. De la tendresse et de la cruauté. Huit vieux amis qui se détestent et qui s’aiment. Et soudain, un intrus…
Huit hommes blancs âgés autour d’une table. Voici le genre de scénario qu’on ne s’attendait plus à voir émerger en 2022. Et pourtant, Édouard Baer a eu l’idée de faire ce film à contre-courant de l’époque, à la fois pour rendre hommage à ces colosses du cinéma français, mais aussi pour gentiment s’en moquer.
« J’avais l’envie aussi peut-être de filmer une bascule de temps, la fin d’une époque. Pas seulement sur les acteurs mais sur certains personnages de la vie sociale parisienne, la vie de café. Car ce type de figures des nuits parisiennes n’existe plus beaucoup. Ces gens n’étaient pas adoubés pour leur réussite sociale mais pour leur esprit. J’aime leur côté spectaculaire, des gens qui parlent fort et font des bons mots. Mais, si on creuse, je montre aussi ce que cela signifie d’égoïsme, de cruauté, d’égotisme… Selon la distance à laquelle on les observe, ça peut être drôle, ou pathétique. Dans ce film, j’ai essayé de les regarder à plusieurs niveaux : parfois on est à table avec tous, parfois seul avec Poelvoorde, ou avec Berroyer… Arditi est un peu le chef d’orchestre de ce jeu de l’esprit et de la cruauté. À la fin, il perd ses mots, c’est ce qui peut lui arriver de pire » (Édouard Baer, réalisateur) .