Cinq ans après le biopic consacré à Jackie Kennedy, le réalisateur chilien Pablo Larraín poursuit dans la veine biographique et s’intéresse aujourd’hui à cette figure énigmatique mais ô combien fantasmée qu’est la princesse Lady Di.
Comme il l’avait fait avec le film Jackie où il concentrait son récit sur la journée qui suivit l’assassinat du président Kennedy, Pablo Larraín axe entièrement le scénario de Spencer sur le week-end du réveillon de Noël 1991, au cours duquel la princesse Diana prit la décision de divorcer du prince Charles.
Le film débute par l’arrivée de la princesse au domaine de Sandringham. Celle-ci rejoint les autres membres de la famille royale et est directement accueillie par le major Alistair Gregory (Timothy Spall), chargé de la chaperonner.
Mais Diana a de plus en plus de mal à accepter que son existence soit entièrement régentée par les règles imposées par le protocole, jusqu’au choix des robes qu’elle devra porter en chaque occasion : dîner du réveillon, petit-déjeuner du 25 décembre, messe de Noël… Sa seule consolation : passer un peu de temps avec ses deux fils, et avec sa femme de chambre et confidente (Sally Hawkins). Dans sa tête, la jeune femme ne songe qu’à une chose : fuir la famille Windsor pour vivre sa propre existence. Ce qu’elle fera en se séparant officiellement du prince Charles un an plus tard, en décembre 1992…
Annonçant son film comme « une fable tirée d’une tragédie réelle » dès l’ouverture, Larraín s’octroie la liberté de personnaliser son récit, entièrement dédié au malaise qui écrase alors la princesse et cherchant toujours à faire ressortir la femme – Spencer étant son nom de jeune fille – derrière l’icône.
Pour endosser ce rôle mystérieux et magnétique, il fallait une actrice d’exception, capable d’interpréter la mélancolie intérieure de ce personnage public dont l’intimité était sans cesse vampirisée par la presse et les exigences de son statut. Kristen Stewart y parvient avec succès, faisant même de l’ombre à l’actrice Emma Corrin, l’interprète de la princesse dans la série The Crown. Elle ajoute ainsi à sa filmographie un rôle emblématique pour lequel on la cite déjà comme favorite aux Oscars.