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Susanna Nicchiarelli, la réalisatrice de Nico, 1988, signe un autre portrait de femme : celui d’Eleanor Marx, la fille cadette du célèbre philosophe allemand, et offre à cette figure historique méconnue une renaissance punk fort bienvenue.
Brillante, intelligente, passionnée et libre, Eleanor est la plus jeune fille de Karl Marx. Parmi les premières femmes à lier féminisme et socialisme, elle participe aux combats des travailleurs et aux luttes pour les droits des femmes et l’abolition du travail des enfants. En 1883, elle rencontre Edward Aveling. Sa vie est alors écrasée par une histoire d’amour passionnée…
C’est sur la musique tonitruante du groupe néo-punk Downtown Boys que Miss Marx apparaît à l’écran, insufflant au personnage l’aura d’une jeune rockeuse. La musique exprime pourtant ici davantage la rage cachée de cette héroïne, plutôt timide en société et qui disparut tragiquement à l’âge de 43 ans.
Le film s’attarde particulièrement sur la relation qu’Eleanor a entretenue avec le biologiste et dramaturge Edward Aveling, coureur de jupons alcoolique, grand dépensier dont les frasques choquèrent les membres du parti socialiste.
La cinéaste porte particulièrement son attention sur la vie de bohème que le couple menait à l’époque : deux amoureux de théâtre et de poésie se questionnant sur la liberté dans le couple et fumant de l’opium dans des salons victoriens (superbement éclairés par la directrice de la photographie Crystel Fournier).
L’actrice Romola Garai fait un travail remarquable dans le rôle de cette femme complexe, émancipée dans sa pensée politique et son activisme, mais toujours écrasée par la voix des hommes qui l’entourent.
LES GRIGNOUX
