Près de Rotterdam, trois amis unis par une passion du motocross voient leur vie basculer lorsque Fientje, vendeuse de frites vivant dans sa roulotte, s’installe dans leur petite ville
"Je déteste provoquer gratuitement. Tous les actes montrés dans le film, même les plus ignobles, ont leur raison d’être. Je ne cherche ni à dramatiser, ni à édulcorer. (...) Si c’est vrai, je le filme et je le filme comme ça se fait. (...) La vie réelle, quoi."
Spetters (« beaux gosses », mais aussi « éclats de boue » en néerlandais), quatrième film réalisé par Verhoeven, déclenche à sa sortie un véritable tollé critique qui amorcera le départ du cinéaste pour les États-Unis. Le scénario ayant été rejeté par la commission d’attribution des subventions d’État, Verhoeven est contraint d’en proposer une version édulcorée pour financer son film. Mais c’est la version originelle qu’il choisit de tourner, s’attirant ainsi les foudres de la commission et de la critique qui dénoncent le portrait négatif d’une société hollandaise présentée comme décadente et pervertie.
Un comité national anti-Spetters se constitue, distribuant aux spectateurs des tracts dénonçant son prétendu caractère anti-femmes, anti-gays et anti-handicapés. À travers une forme d’une grande crudité, Verhoeven s’attache à ausculter le refoulé d’une sociale-démocratie autoproclamée exemplaire, sa violence et sa vulgarité, dans un geste aussi cruel que généreux avec ses jeunes personnages.