Le troisième film de Stanley Kubrick est un film noir, virtuose et inventif (Quentin Tarantino le cite en référence pour son Reservoir Dogs), notamment au niveau de l’intrigue qui bouscule la chronologie et multiplie les points de vue
Tout juste sorti de prison, Johnny Clay organise un casse pour s’emparer de la caisse d’un champ de course. Tout semble parfaitement mis en place, mais…
Raconter un cambriolage du point de vue des voleurs fut un procédé employé couramment dans les années 1950 et 1960, mais le film diffère de ses prédécesseurs par son travail sur le déroulement temporel. Le film noir a usé et abusé des flash-back (Les Tueurs, En marge de l’enquête, La Griffe du passé pour ne citer qu’eux) mais L’Ultime Razzia joue avec le temps d’une manière différente. Le complot est relaté par bribes et par fragments au fur et à mesure que les différents membres du gang, et leurs rôles respectifs dans le hold-up, nous sont présentés. Une fois que le portrait d’un personnage a été établi, le film fait un bond en arrière pour en reprendre un autre jusqu’à ce que tous les éléments s’assemblent comme les pièces d’un puzzle.