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affiche du film Benedetta

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Benedetta

  • Réalisé par
    Paul Verhoeven
  • Interprété par
    Virginie Efira, Daphné Patakia, Charlotte Rampling, Lambert Wilson
  • Distributeur
    Belga Films
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2021
  • Durée
    2 h 07
  • Version
    Version française
  • Date de sortie
    2021-09-08

Au travers d’un film sulfureux et subversif, Paul Verhoeven (83 ans, tout de même !), revient sur les sujets qui lui sont chers et qui ponctuent sa filmographie : le sexe, la religion et la violence. Et quand son héroïne prend les traits de Virginie Efira, on sait dès le départ qu’on va plonger au cœur même de la féminité. Comme toujours, le cinéaste se joue des codes et n’hésite pas à frôler le pastiche quand il décrit la société et les mœurs d’une époque où la limite entre la sainteté et l’hérésie ne tenait qu’à une parole d’homme

Certains crieront au blasphème. Verhoeven leur répondra qu’on ne peut pas blasphémer puisque cette histoire est vraie. Benedetta est l’adaptation du roman de Judith C. Brown, Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne, soit l’histoire d’une nonne italienne qui vécut au XVIIe siècle et fut rendue célèbre autant par son mysticisme que par son saphisme.

Très jeune, Benedetta Carlini est amenée au couvent des Théatines à Pescia. Ses parents, de riches bourgeois, l’ont promise à Dieu. L’enfant est persuadée qu’elle communique avec la Vierge Marie. Le mysticisme de la jeune nonne grandit avec elle et, devenue femme, Benedetta prétend voir et parler avec le Christ.

Avec l’arrivée de Bartolomea, une jeune novice, Benedetta découvre que l’amour de Jésus peut se doubler d’un amour charnel tout aussi puissant. Alors que la peste ravage l’Italie, le couvent de Pescia doit affronter un tumulte bien plus grand encore.

Ce qui est bien dans le cinéma de Verhoeven, c’est cette faculté que le cinéaste a de détourner les choses. Il s’autorise ce que certains appelleraient des égarements, mais qui sont très certainement sa marque de fabrique. Alors qu’elle passe sa première nuit au couvent, la jeune Benedetta se retrouve coincée sous la statue de la Vierge qui s’est descellée de son socle, le visage collé au sein de Marie. Le réalisateur commence ainsi par érotiser la Vierge et continuera tout le long du film, rendant le Christ très sexy, et les nonnes extrêmement sensuelles, les autorisant à explorer les limites de leur sexualité qu’elles veulent passionnée et inventive.

Le corps (celui de la femme) est au centre du film. Il doit être caché (« Ton corps est ton pire ennemi », dit à Benedetta la religieuse qui l’accueille au couvent), mutilé et puni. Mais il est aussi adoré et encensé avant d’être torturé, marqué de stigmates ou brûlé. Toujours, on en reviendra à la chair, thème central du film, sujet ô combien sulfureux.

Benedetta ne laissera personne indifférent : le film plaira ou non, il fera rire certains (l’humour y est très présent), choquera et sera moqué par d’autres. Il offre aussi à Virginie Efira une prestation d’actrice à la hauteur de son talent. Elle donne au personnage ambigu qu’est Benedetta un côté contemporain, extrêmement charnel, terriblement puissant.

Laurence HOTTART

Fiche PDF du film