Grand gagnant du Festival international du film policier de Reims, La loi de Téhéran est une plongée époustouflante dans le quotidien d’un commissariat de police de la capitale iranienne. Un thriller remarquable superbement interprété !
En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l’on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n’ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. Au terme d’une traque de plusieurs années, Samad, flic obstiné aux méthodes expéditives, met enfin la main sur le parrain de la drogue Nasser K. Alors qu’il pensait l’affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une tout autre tournure…
« Comme suggéré par son titre international – Just 6.5 – le cœur de La loi de Téhéran réside dans ce chiffre vertigineux. 6,5 millions accros au crack, dans un pays de plus de 80 millions d’habitants. Alors, comment montrer la gravité de ces nombres, et autant d’individus derrière eux ? Saeed Roustay choisit alors indirectement de mettre en scène ces 6,5 millions. Le cinéaste joue sur la foule, les innombrables figurants, dans des scènes spectaculaires. C’est celle qui s’enfuie par dizaine à l’arrivée de la police, comme l’on fuirait du mieux que l’on peut un feu de forêt, alors qu’ils se shootent à ciel ouvert. Ou celle, groggy et entassée entre les quatre murs d’une cellule, qui ne cesse de croitre, prête à tout instant à déborder du cadre.
Mais l’intelligence du film est de ne pas céder uniquement au spectaculaire. Il n’oublie jamais de chroniquer la situation à laquelle fait face l’Iran. Les politiques ultra-répressives, jusqu’à l’absurde, en matière de lutte contre le trafic de drogue ont donné lieu à une situation insoluble. La loi de Téhéran montre les résultats de cette politique, sur les corps, sur les esprits, et les choix ubuesques que l’addiction, comme sa lutte, suppose de faire. »
d’après Pierre Nicolas, Lebleudumiroir.fr