Une « Origin Story » qui raconte comment Estella, petite fille à l’histoire délicate, devient la terrible Cruella d’Enfer, figure emblématique des 101 Dalmatiens, qui a fait trembler les enfants pendant des décennies. Un film savoureux et intelligent, porté par un duel d’actrices de talent, Emma Stone et Emma Thompson, et une mise en scène superbe. À voir sur grand écran !
Née avec une chevelure bicolore qui lui vaut les moqueries de ses compagnons d’école, devenant le souffre-douleur de sa classe, la vie d’Estella prend un tournant tragique à la mort de sa mère. Figure bipolaire, elle débarque à Londres, dans les années 1970, en plein mouvement punk-rock. Pour survivre, elle enchaîne les larcins. Elle est recueillie par Jasper et Horace, duo de voyous plutôt sympathique. Devenue une arnaqueuse pleine de talent, Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne Von Hellman, une grande figure de la mode. Cette rencontre, déterminante dans l’affirmation de son caractère, déclenche une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance, avec un penchant particulier pour la peau de dalmatien.
Cette « Origin Story » retrace les prémices et l’évolution de cette figure cruelle et redoutable, avec une petite touche féministe. L’équilibre délicat entre scènes d’action et moments d’émotions sincères, où, paradoxalement, on se prend d’affection pour cette méchante anti-héroïne, est parfaitement maîtrisé et fait de ce film une réussite. En plus d’une reconstitution magistrale de Londres et de majestueux costumes de haute-couture, le film est porté par une bande originale rock typiquement seventies qui dépote ! La qualité de l’interprétation magnifie cette adaptation : la rencontre d’Emma Stone, fragile, émouvante, en passe de devenir la Cruella impitoyable que conte Les 101 Dalmatiens, et d’Emma Thompson, grandiose, parfaitement arrogante, est d’une justesse implacable. Un film savoureux, audacieux, sombre.