Adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier, Des hommes du réalisateur belge Lucas Belvaux, revient sur la guerre d’Algérie et ses séquelles. Un sujet fort, rarement évoqué par le cinéma français, servi par des acteurs éblouissants.
En 1960, deux jeunes Français sont envoyés en Algérie pour y effectuer leur service militaire. L’objectif avoué était d’y mener des opérations de maintien de l’ordre et de pacification afin d’apaiser les troubles qui secouaient le pays, qui faisait alors partie intégrante du territoire français. Après deux ans, Rabut et Bernard rentrent en France avec l’ensemble du contingent envoyé sur place, durablement marqués par une guerre qui n’en avait pourtant jamais eu le nom. Traumatisés et contraints au silence, Bernard et Rabut tentent de reprendre le cours de leur vie, sans trouver le soutien dont ils auraient pourtant grandement besoin. Quarante ans plus tard, à l’occasion d’une fête familiale organisée pour l’anniversaire de Solange, la petite sœur de Bernard, les souvenirs des uns et des autres refont surface, avec leur lot douloureux de blessures, d’incompréhension, de rancœur et de questionnements…
Des hommes revient sur le destin de ces jeunes appelés, floués sur les objectifs de leur mission et définitivement marqués par la violence des exactions contre les civils et les affrontements entre l’Armée métropolitaine, qu’ils incarnaient, et la branche armée du FLN (Front de Libération Nationale), un parti politique fondé en 1954 et dont l’objectif était d’obtenir l’indépendance du pays après une période coloniale de près de 150 ans. À travers les récits en voix off des deux protagonistes, tantôt jeunes, tantôt plus âgés, et de nombreux flash-back, le réalisateur belge Lucas Belvaux instaure des allers-retours incessants entre le passé et le présent tout en faisant émerger le regard émouvant d’un homme sur sa propre histoire.
