Christian Petzold revisite le mythe d’Ondine avec un subtil dosage d’ancrage historique et d’échappées oniriques. Une œuvre ambitieuse bien servie par l’interprétation de la lumineuse Paula Beer
En s’attelant au mythe d’Ondine, Christian Petzold renouvelle son cinéma tout en étant fidèle à sa démarche stylistique et thématique. Ondine vit à Berlin, elle est historienne et donne des conférences sur la ville. Jeune femme émancipée, elle mène en freelance une activité de guide conférencière et passionne son auditoire par une connaissance approfondie de l’évolution urbaine de Berlin. Un Berlin dont on nous rappelle que ce fut une ville construite sur des marais.
Quant au scaphandrier avec lequel elle noue une relation sentimentale après avoir été larguée par son amoureux, il travaille sur un lac de barrage, menant une existence professionnelle a priori peu palpitante.
C’est dans ce contexte d’authenticité psychologique et narrative que le réalisateur introduit le glissement vers le surnaturel, faisant de son récit un conte de fées moderne dans un monde désenchanté.