Un premier film plein de fantaisie et d’enchantement qui dévoile en trompe-l’œil un monde mélancolique
Les films sont-ils plus harmonieux que la vie ? Cette question truffaldienne travaille en sous-texte, cachée derrière le joli grain de ses images délavées, Braquer Poitiers, le premier long métrage de Claude Schmitz. Parce qu’ici, dans ce huis clos estival, c’est bien la vie, ses fragments, placés au centre de l’image, qui éclatent comme de petits miracles. Autour de cette genèse peu commune, le cinéaste belge a organisé un polar loufoque et tricoté un scénario digne d’une blague Carambar : un braquage impossible et une prise d’otage consentie manigancés par un attendrissant duo de bras cassés, bientôt rejoints par deux belles « cagoles ». Mais peu importe. Ici, toute fiction est un prétexte égayé pour faire avancer un film engourdi dans la moiteur de l’été, régi par les improvisations d’une bande d’acteurs, professionnels ou pas.