Antoinette est amoureuse et intrépide. Par amour, elle suit les traces de l’écrivain Robert Louis Stevenson dans les Cévennes avec pour seul compagnon un âne, le bien nommé Patrick, aussi récalcitrant qu’elle est déterminée !
De vacances, Antoinette (Laure Calamy), institutrice parisienne, en avait rêvé. Deux semaines entières avec l’homme qu’elle aime, Vladimir (Benjamin Lavernhe) – le père d’une de ses élèves, évidemment marié à une autre –, qu’elle aurait enfin eu pour elle toute seule. Mais voilà qu’à la dernière minute, celui-ci se débine pour un périple dans les Cévennes avec sa petite famille. C’en est trop pour Antoinette ! Si Vladimir parade en montagne avec un bourricot, alors elle ira aussi ! Peu importe qu’elle n’ait aucune paire de chaussures adéquate, ni même une vague idée de ce qu’implique une randonnée longue distance.
Bien entendu, l’aventure sera rude pour notre héroïne qui débarque sur les sentiers terreux des Cévennes en mini jupe et espadrilles, mais savoureuse pour nous, spectateurs. À mesure de son malencontreux périple, de refuge en refuge, la rumeur de cette femme amoureuse aux trousses de son amant la devance, synonyme d’un romantisme fou pour certains, d’une folie inconséquente pour d’autres.
L’important n’est pas là. Toute traversée est transition, d’une étape à une autre, d’un état à un autre. Tout road trip suppose sa part de révélations. Et Patrick, cet âne entêté qu’Antoinette peine à apprivoiser, tiendra un rôle majeur dans son cheminement sentimental.
Un sourire aux lèvres, nous suivons les mésaventures d’Antoinette emplis d’une énorme tendresse pour cette quadra souriante, audacieuse, maladroite, et tellement attachante. Laure Calamy, coutumière des seconds rôles du cinéma français indépendant (vue notamment dans Sybil, Seules les bêtes, Nos batailles, mais aussi dans la série Dix pour cent), trouve enfin un rôle à la mesure de son talent, et se révèle plus lumineuse que jamais.
ALICIA DEL PUPPO, Les Grignoux