Le nouveau petit bijou horrifique des producteurs de Get out et Us. L’histoire d’une autrice à succès piégée dans un monde effroyable…
Antebellum semble s’inscrire tout droit dans la lignée des deux films de Jordan Peele cités ci-dessus, qui, en plus d’installer un climat anxiogène, offraient un commentaire politique tranchant sur la société américaine, et notamment son racisme systémique.
Nous suivons ici les pas de Veronica Henley (interprétée par la chanteuse soul Janelle Monáe), une autrice noire tendance en pleine tournée promotionnelle, écumant les soirées mondaines et les rencontres avec un public qui l’adule. Avec ses robes de couleurs flash satinées, sa coupe afro exposée avec fierté, ses longues boucles d’oreilles dorées, sa beauté remarquable, Veronica déploie tout l’attirail de la réussite, jusqu’à la fascination même des badauds qui l’arrêtent dans la rue pour la photographier. Mais, par un phénomène étrange que la bande-annonce ne nous explique pas (et qui ne peut que titiller davantage notre engouement), l’écrivaine se retrouve projetée dans un champ de coton avant l’abolition de l’esclavage…
Deux temporalités se chevauchent et s’entremêlent alors, hors desquelles s’échappent parfois des éléments de l’une qui se retrouvent dans l’autre (comme cette calèche qui s’élance précipitamment dans les rues du New York d'aujourd'hui), et derrière lesquelles on devine l’allégorie politique du racisme qui traverse les époques, des discriminations passées qui perdurent sous d’autres formes.
Le contexte actuel des mouvements antiracistes a fait d’Antebellum l’un des films les plus attendus aux États-Unis cette année.
Étant donné l’intelligence du scénario et la maîtrise du suspense des films auxquels on le compare déjà, on ne peut que se réjouir de l’arrivée d’un tel objet sur nos écrans !
LES GRIGNOUX