Un road movie délicat sur les routes françaises, où l’on suit la complicité naissante entre un chauffeur et une célèbre créatrice de parfum…
Célèbre, Anne Walberg (Emmanuelle Devos) ne l’est en réalité plus tout à fait. Il fut un temps, peut-être, où le succès lui souriait, où elle créait de délicates fragrances pour de grandes marques. Aujourd’hui, elle n’est plus « que » nez et les contrats que lui décroche son agente ont quelque peu perdu de leur notoriété… Pourtant, pour nous spectateur•rice•s, la découverte de ce métier méconnu n’en reste pas moins fascinante. Par exemple, Anne est appelée pour définir le mélange d’odeurs présentes dans une grotte de manière à pouvoir le reconstituer pour une exposition…
Guillaume (Grégory Montel), quant à lui, est un chauffeur fauché qui tente coûte que coûte d’améliorer son statut social pour récupérer la garde de sa fille. Par le biais de son « employeur » – un type bizarre qui a installé son bureau au fond d’un restaurant asiatique –, il va être amené à travailler pour Anne, chargé de l’accompagner lors de ses missions aux quatre coins de la France. Au début, l’entente est difficile. Anne a du mal à supporter l’odeur des clopes que fume Guillaume et ne prend aucune précaution oratoire pour le lui signifier. Elle est sévère, peu sympathique, mais manque parfois d’assurance face à ses clients… Et c’est là qu’interviendra Guillaume ! Mal embouché, contestataire, il repère rapidement les entourloupes de ceux qui tentent d’amadouer Anne.
Discrètement, Anne et Guillaume vont apprendre à s’apprivoiser, à se soutenir sans même s’en apercevoir, l’un détenant les qualités qui manquent à l’autre, et lui offrant sans crier gare les conseils qu’il attendait. Les parfums est une jolie surprise du cinéma français. Un film qui se décline tout en finesse, dans une bienveillance communicative, où aucun personnage ne prend jamais l’ascendant sur l’autre et où l’on se surprend à être ému face à la « simple » démonstration d’une amitié naissante.
Les Grignoux