Guy Ritchie revient à ses premières amours, celles des gangsters à la ramasse et des histoires de came rocambolesques dans un Londres qu’on croirait sorti des années Blair. Son style trépidant est particulièrement bien servi par Matthew McConaughey et Hugh Grant, délicieusement à contre-emploi
C’est précisément ce type de fantaisies criminelles, avec flingues, drogues et drôles d’accents, qui a fait sa réputation – on pense notamment à Arnaques, crimes et botanique ou l’inénarrable Snatch. The gentlemen s’inscrit volontairement dans la même veine, délicieuse madeleine des films de gangsters des années 1990 : tout pétarade comme il se doit et l’intrigue virevolte, à moins qu’elle ne soit un peu brouillonne, mais c’est aussi ça qui fait son charme, bien sûr.
Mickey Pearson – interprété avec gourmandise par McConaughey – est à la tête d’un business de cannabis qui fleurit dans d’immenses hangars souterrains dédiés à l’hydroponie. Lui et sa femme Rosalind (Michelle Dockery) songent tout doucement à quitter le business. Ce qui a naturellement le don d’attirer foultitude de gangsters soucieux de développer leur propre business ou de faire baisser les prix de gros, et pas forcément prêts à négocier à l’amiable le montant de la reprise.
À côté de ça, Hugh Grant joue Fletcher, un journaliste fumeux devenu un scénariste non moins fumeux. Persuadé d’être dans les petits papiers du baron de la drogue, il tente de le contraindre à mettre une bonne partie de son pognon dans la production de son film évoquant les petits arrangements douteux du milieu de la drogue…
Tout est prêt pour une succession de stratégies douteuses, une intrigue qui zigzague entre les uns et les autres, ajoutant de-ci, de-là un personnage, comme ce coach joué par Colin Farrel. La narration fonctionne à coups d’anecdotes bien senties, de punchlines savamment distillées et de renversements de situation.
On ne boude pas notre plaisir devant cet exquis divertissement old school.
LES GRIGNOUX