Medias
Journal & grilles Appli mobile Newsletters Galeries photos
Medias
Journal des Grignoux en PDF + archives Chargez notre appli mobile S’inscrire à nos newsletters Nos galeries photos
Fermer la page Acheter ce dossier

Extrait dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et consacré au film
Hors Normes
d' Éric Toledano et Olivier Nakache
France, 2019, 1h54

Le dossier pédagogique consacré à Hors Normes développe plusieurs animations à mener en classe après la vision du film et s’adresse aux enseignants qui verront Hors Normes avec leurs élèves âgés de treize ans et plus. Les objectifs des activités proposées visent entre autres à amener le jeune public à réfléchir sur ce qu’est la norme, plus spécifiquement dans le domaine comportemental ; à s’intéresser à l’autisme en revenant sur les différentes formes qu’il peut prendre et à s’ouvrir ainsi à la différence ; à analyser les différents points de vue exprimés dans le film (les personnages principaux) et par le film (les réalisateurs) ou encore à détecter l’une ou l’autre caractéristique de scénario ou de mise en scène.

L'extrait proposé ci-dessous est tiré de la partie du dossier consacrée aux différents points de vue sur l'autisme qui sont représentés dans le film Hors Normes.

Différents points de vue sur la prise en charge des autistes

L’accueil des personnes atteintes d’autisme, et en particulier celles qui sont atteintes d’autisme sévère, reste problématique dans notre société, cela en dépit d’une volonté d’inclusion largement défendue au niveau politique depuis bon nombre d’années. C’est ce hiatus flagrant entre un discours revendiqué mais non suivi d’effets sur le terrain qui est principalement mis en cause dans Hors Normes, dont le scénario permet donc de mesurer l’impasse dans laquelle se trouvent les différents intervenants.

C’est cet aspect que nous proposons de développer dans l’animation qui suit, à travers une confrontation des différents points de vue exprimés dans le film .

Concrètement

Divisons la classe en quatre groupes et confions à chacun de ces groupes un point de vue à approfondir :

  • celui des parents d’autistes sévères (Hélène)
  • du personnel médical chargé des traitements et protocoles (le Docteur Ronssin)
  • des administrations en charge du contrôle des normes dans le domaine de la santé (les inspecteurs mandatés par le Ministère)
  • des associations qui assurent leur prise en charge (Bruno pour la Voix des Justes, et Malik pour l’Escale)

Dans cette perspective, invitons les élèves à être attentifs, entre autres, à leur approche de la maladie, aux difficultés et problèmes qu’ils rencontrent au quotidien, aux questions qu’ils se posent quant à l’avenir mais aussi à tout ce qui se dit dans le cadre des entretiens menés par les enquêteurs (les questions qu’ils soumettent aux acteurs de terrain d’une part, les réactions que ceux-ci manifestent ainsi que les réponses qu’ils apportent d’autre part).

Dans un second temps, ouvrons une discussion en grand groupe afin de permettre aux élèves de mettre en commun les résultats de leurs réflexions, puis soumettons-leur une question d’interprétation générale :

Quels sont les éléments du film (personnages, scénario, mise en scène cinématographique…) qui permettent de dégager le point de vue des réalisateurs sur la réalité qu’ils décrivent ?

On perçoit facilement qu’Olivier Nakache et Éric Toledano soutiennent la démarche de Bruno et Malik, mais il est toutefois important d’attirer l’attention des élèves sur la manière dont le scénario et la mise en scène du film amènent une telle perception. À cette fin, soumettons-leur éventuellement quelques propositions à évaluer et à commenter. Ainsi, par exemple :

  • les caractère, réactions et comportement des personnages, leur capital sympathie ;
  • l’évolution du parcours individuel des jeunes suivis dans le film ;
  • l’idéalisation du travail mené par les responsables et les intervenants des associations ;
  • les réponses apportées par les intervenants aux questions des inspecteurs de l’IGAS.

Commentaires

Les commentaires qui suivent sont présentés à titre illustratif. Ils pourront éventuellement aider à relancer la discussion ou à compléter les observations des élèves.

Le point de vue d’Hélène, la maman de Joseph

Hélène explique aux enquêteurs qu’elle a dû arrêter de travailler totalement alors que Joseph n’était encore qu’un enfant car aucune école n’avait voulu de lui. Elle et son mari avaient par la suite tenté de trouver pour lui une place en institution car son agressivité avait décuplé à l’adolescence : il ne communiquait plus que par la violence, et ils s’étaient alors retrouvés complètement perdus. Une seule institution avait accepté de le prendre en charge mais ils l’en avaient retiré très vite car ils le bombardaient de médicaments si bien que Joseph ressemblait à un légume. C’est finalement Bruno qui, en acceptant de l’intégrer à la colonie de vacances classique dont il s’occupait, les avait sortis de l’impasse. Il était rentré métamorphosé et c’est d’ailleurs suite à cette expérience que Bruno avait créé la Voix des Justes.

Photo filmLe comportement qu’Hélène manifeste vis-à-vis de Bruno tout au long du film indique à la fois la profonde reconnaissance qu’elle éprouve à son égard mais aussi le besoin qu’elle a de l’avoir constamment à ses côtés, lui qui est désormais la seule personne sur qui elle peut compter. Ainsi lorsqu’il ramène Joseph, elle tente systématiquement de le retenir en lui offrant du café ou du gâteau, comme si elle redoutait le moment de son départ et le face-à-face avec son fils.

De manière générale, Hélène incarne parfaitement la cause des proches et en particulier des parents, angoissés quant l’avenir et au devenir de leurs enfants lorsqu’ils ne seront plus là, en proie à un isolement social irréversible et frappés d’un immense désarroi face au manque de structures d’accueil et de soins adaptés.

Le point de vue du Docteur Ronssin

Le rôle du Docteur Ronssin au sein de l’USIDATU consiste à prendre en charge les cas d’autisme les plus sévères, autrement dit des patients potentiellement capables de mettre en danger leur famille ou le personnel des institutions. Comme elle le confie aux inspecteurs, elle est régulièrement amenée à collaborer avec la Voix des Justes car elle ne dispose d’aucune autre solution alternative au terme du séjour des patients en hôpital, qu’elle accueille pour une durée théorique de trois mois. En effet, dans un contexte de saturation totale, les établissements officiels pratiquent une sélection en appliquant une stratégie d’évitement des situations les plus difficiles. La Voix des Justes, quant à elle, accepte sans condition les patients que la société refoule ou pour lesquels on n’entrevoit aucune évolution possible

.

À travers le comportement de Valentin, on remarque par ailleurs que l’enfermement des cas complexes en milieu hospitalier n’est pas une solution idéale, comme le montrent les réactions de stress et d’angoisse qui animent le jeune garçon à chaque retour de journées passées à l’extérieur avec les membres de la Voix des Justes. C’est alors la directrice de l’institution elle-même qui insiste auprès de Bruno pour qu’il lui aménage d’urgence une place au sein de son association, d’autant plus que la famille a demandé un placement judiciaire qui serait catastrophique pour l’enfant.

Le point de vue des responsables associatifs, Bruno et Malik

Photo filmComme Bruno, Malik s’occupe de ces cas complexes que personne ne souhaite prendre en charge. Dans le cadre de ses activités à l’Escale, il fait également de la réinsertion des jeunes issus des quartiers réputés difficiles, ce qui a donné l’idée aux deux responsables d’établir une collaboration en constituant des binômes composés d’un jeune autiste et d’un jeune marginalisé socialement. Face aux inspecteurs de l’IGAS, il critique la politique officielle de prise en charge des cas sévères, très souvent réduite à l’enfermement et une médication surdosée doublée d’une immobilisation physique des patients, attachés à leur lit par des liens. De plus un traitement aussi dur et dégradant rend problématique leur prise en charge post-hospitalière et « Nous, quand on les récupère après des mois voire des années d’enfermement, c’est compliqué… ». Quant au manque de formation d’éducateurs spécialisés qui caractérise les référents de l’Escale, Malik n’en a cure : il n’y a pas de diplôme qui prépare à se « manger des droites toute la journée ». Et comme, contrairement aux institutions officielles, ils ne pratiquent pas de sélection sur base des profils, il n’y a qu’eux pour accueillir les cas sévères et la violence qui les caractérise.

Quant à Bruno, en tant que responsable de la Voix des Justes, il est intimement convaincu que chaque autiste, quelle que soit la sévérité de son cas, est capable d’évoluer dès le moment où il est maintenu au contact de la société et du monde réel. C’est d’ailleurs cette conviction, acquise suite à l’expérience positive qu’il a vécue 15 ans plus tôt en intégrant Joseph à une colonie de vacances classique, qu’il a fondé la Voix des Justes et qu’il tente de donner à chacun de ces jeunes une vraie place en dépit des nombreuses difficultés qu’il rencontre au quotidien et qui montrent que la société, elle, n’est pas prête à leur en accorder une. C’est ce que révèle entre autres l’attitude de Monsieur Marchetti, qui hésite longuement avant d’accepter d’embaucher Joseph à l’essai dans son atelier de réparation de lessiveuses, et qui met finalement un terme à leur collaboration en raison des craintes manifestées par Brigitte, l’une de ses employées qui ne comprend pas bien ou interprète mal ses gestes d’affection ; de la même façon, c’est ce qu’indique aussi la conduite brutale des agents de sécurité du métro lorsqu’ils interpellent Joseph après qu’il a actionné la sonnette d’alarme, refusant de prendre en compte le handicap mental dont il souffre visiblement. C’est encore d’un tel type de comportement hostile dont fait preuve le maître d’hôtel qui reproche à Valentin d’avoir touché ses crèmes brûlées, cela sans aucun égard pour la pathologie dont il souffre…

Par ailleurs, Bruno accepte très mal les reproches des inspecteurs quant au manque d’encadrement et de personnel qualifié au sein de son association : « Est-ce que vous pouvez m’expliquer pourquoi, si on n’est pas professionnels comme le disent vos rapports, pourquoi depuis 15 ans, l’ARS, l’Aide Sociale à l’Enfance, les juges, les médecins, les hôpitaux m’appellent tous les jours sur mon portable pour savoir si on peut encore accueillir d’autres enfants, pourquoi j’en ai 40 sous ma responsabilité nuit et jour, et encore plus de 50 sur une liste d’attente au moment même où je suis en train de vous parler ? », s’insurge-t-il. Le point de vue des inspecteurs de l’IGAS

Dans Hors Normes, la loi est incarnée par les deux inspecteurs de l’IGAS, directement mandatés par le Ministère de la Santé pour évaluer si une régularisation de la Voix des Justes est possible. Si cela ne devait pas être le cas, l’association devrait fermer ses portes. Cette inspection fait suite à plusieurs rapports négatifs établis par l’ARS. Les deux inspecteurs reprochent entre autres à Bruno de prendre des risques inconsidérés depuis qu’il accueille des patients dans des appartements, ayant doublé ainsi le nombre d’hébergements en moins d’un an, le manque de formation des encadrants, non diplômés, le manque de garanties concernant la gestion des médicaments, la qualité de ceux qui les administrent, les conditions d’hygiène et de sécurité… Ils reprochent aussi à Malik et au Docteur Ronssin d’avoir indirectement encouragé des pratiques considérées comme douteuses, qui en fournissant des référents non formés, qui en faisant appel à Bruno dans l’urgence afin qu’il prenne en charge à leur sortie les patients dont plus personne ne veut. Lors de l’entretien avec Bruno, nous apprenons que plusieurs rapports de l’ARS dénoncent « des conditions d’accueil maltraitantes » (locaux inadaptés, personnel non compétent, absence de tout projet de service…). La fugue de Valentin, qui a échappé à la surveillance de Dylan descendu fumer une cigarette en laissant le jeune garçon seul dans la chambre d’hôtel où il vient d’être installé provisoirement par manque de place, vient évidemment à point nommé pour accréditer le contenu de ces rapports, justifier l’enquête diligentée par le Ministère et laisser entrevoir un refus de régularisation et la fermeture de l’association. C’est sans doute ce qui se serait passé sans l’acharnement de Bruno à faire entendre aux représentants de la loi qu’il n’y a en réalité aucune autre solution possible pour la prise en charge de ces cas sévères, à moins toutefois que le Ministère et son personnel administratif acceptent de s’en occuper eux-mêmes, ce qui est bien sûr inimaginable.

Le point de vue des réalisateurs

Des personnages typés

Photo filmDe manière générale, la plupart des personnages du film dégagent un fort capital sympathie. Les encadrants de la Voix des Justes et de l’Escale – Bruno, Menachem, Malik… – sont engagés corps et âme dans leur projet commun au détriment de leur vie privée. Les «?shiddouh?1?» auxquels participe Bruno, systématiquement interrompus pour des raisons professionnelles, attestent de cet investissement personnel « hors normes » qui l’empêche de construire sa vie. Quant à Malik, bien qu’il déclare à Myriam, venue pour rencontrer Bruno, qu’il a une femme et des enfants, nous ne le voyons jamais en famille. De manière significative, c’est à la fin du film, juste avant l’épilogue, que nous rencontrons pour la première fois les deux hommes dans leur cadre de vie privé, le soir. Chez Bruno, les détails du décor (sachets de chips ouverts, bouteilles de coca entamées…) mènent à penser qu’il est rarement chez lui et qu’il n’a sans doute guère le temps de cuisiner ni même de faire du rangement. Ainsi, son intérieur n’a rien d’un cocon douillet où il trouverait refuge une fois sa difficile journée terminée. Au contraire, nous sentons qu’il est constamment sur le qui-vive, susceptible de partir à tout moment dans l’urgence. Malik, lui, semble bel et bien vivre seul lui aussi ; en tous cas, sur le balcon de son appartement où il fume une cigarette, aucun signe de vie ne filtre de l’intérieur : ni son, ni lumière, ni mouvement… De la même manière, tous les intervenants de terrain (ceux des deux associations mais aussi le personnel de l’USIDATU comme le Docteur Ronssin ou Ludivine, la jeune orthophoniste) sont totalement investis dans leur rôle vis-à-vis des jeunes qui évoluent sous leur responsabilité, montrant une réelle préoccupation pour leur avenir, leur devenir et leur bien-être. Humains, chaleureux, bienveillants, ils offrent, en termes d’apparence mais aussi de conduite, un parfait contraste avec les inspecteurs de l’IGAS.

Vêtus de costumes classiques sombres et rigides, dépourvus d’humanité et de fantaisie, ceux-ci posent froidement leurs questions à des interlocuteurs toujours placés dans une configuration frontale qui évoque le conflit. D’autre part, il n’est sans doute pas anodin que ces inspecteurs assimilés à des sortes de robots soient les seuls dans le film à être désignés non pas par leur nom mais seulement par leur fonction, un peu comme si cet anonymat et cette absence d’humanité représentaient la voix univoque d’une administration totalement détachée de la réalité et inapte à entendre les voix qui en émanent. On voit ainsi que la création des différents portraits avec, d’un côté, des personnages profondément humains, empathiques et entièrement dévoués à leur cause et de l’autre, une administration incarnée par deux personnages antipathiques et bien éloignés des réalités du terrain, peut être facilement interprétée comme un premier indicateur du point de vue des réalisateurs.

Une idéalisation du travail associatif

On observe aussi dans Hors Normes, une certaine idéalisation du métier d’éducateur spécialisé dans la prise en charge des autistes. Ce métier est pourtant accaparant et particulièrement éprouvant physiquement, émotionnellement, nerveusement, psychologiquement… Or dans le film, aucun des intervenants ne témoigne jamais du moindre signe de fatigue, d’énervement, de stress ou de mauvaise humeur. Même les jeunes des quartiers difficiles recrutés à l’Escale en tant que référents ne se plaignent jamais de la lourdeur des tâches qui leur sont confiées ni ne manifestent de contrariété ou d’exaspération face aux comportements parfois violents des jeunes autistes qu’ils accompagnent. Pourtant loin d’être occultées dans le film, toutes ces difficultés qui font le quotidien du personnel – comportements rétifs (Valentin refuse de sortir du van pour aller voir les chevaux) ou violents (il frappe violemment Dylan au visage), comportements socialement inadaptés (la course d’Émilie dans la rue, au début du film ; Joseph dans le métro ou au travail ; Valentin dans le hall de l’hôtel…) – sont toujours gérées avec énergie, autorité, bienveillance et un grand contrôle de soi comme s’il s’agissait d’une succession de situations anodines en termes d’investissement physique ou psychologique.

Aucune voix discordante

À l’occasion de l’enquête menée par les inspecteurs de l’IGAS et des rencontres auxquelles elle donne lieu, nous observons que tous les intervenants quels qu’ils soient, de la mère de Joseph au Docteur Ronssin, défendent unanimement la cause et le travail mené au sein des deux associations. Lors de chaque entretien, l’accueil à la Voix des Justes, l’encadrement qui y est proposé – avec notamment le système des binômes « un pour un » – ainsi que les activités menées par Bruno, Malik et leurs équipes, apparaissent pour les autistes sévères comme la seule alternative possible, soulignant l’absence totale de solution adaptée reconnue institutionnellement. Dans un contexte de prise en charge aussi incertain, Hélène, la mère de Joseph évoque l’idée extrême de se donner la mort en entraînant son fils avec elle ; le docteur Ronssin évoque le cas de Valentin, pour qui les parents divorcés – avec une mère hospitalisée et un père complètement largué – ont demandé un placement judiciaire…

Des jeunes qui évoluent

De manière générale, on observe que Hors Normes privilégie des parcours dont l’issue positive vient contrecarrer l’idée fataliste selon laquelle certains cas seraient irrécupérables, incapables de la moindre évolution.

Photo filmParmi les jeunes de l’Escale et de la Voix des Justes, nous suivons plus particulièrement trois trajectoires : celle de Dylan (dans la sphère des jeunes socialement marginalisés), et celles de Joseph et de Valentin (dans la sphère de l’autisme). Bien que leurs positions soient différentes sur le spectre des troubles autistiques, Joseph et Valentin partagent pourtant une même histoire, ayant été très tôt jugés incapables d’évoluer et rejetés par les institutions d’accueil en raison notamment d’un comportement violent et jugé incontrôlable ou d’actes socialement réprouvés. Or tout au long du film, nous avons l’occasion de mesurer une certaine progression dans leur comportement, mise en évidence notamment à travers quelques situations récurrentes. Ainsi Joseph actionne la sonnette d’alarme juste avant la même station, mais toujours un peu plus loin sur le pont qui la précède. Quant à Valentin, la première fois qu’il est emmené au manège, il refuse de sortir du van en dépit de la patience et de toutes les tentatives de persuasion de Joseph, de Malik et de Dylan. Plus tard, lors des mêmes circonstances, il quitte non seulement le véhicule mais il s’approche de l’animal et, guidé par la main de Dylan, réussit à lui caresser le museau. Dans le prolongement de ce geste, on aura remarqué qu’il effleure le visage de son référent, ce qui contraste évidemment avec le violent coup qu’il lui avait administré quelque temps plus tôt au terrain de sport. Et l’épilogue du film vient confirmer cette évolution positive du comportement de ces deux personnages : Joseph participe à un spectacle de danse mais il réussit surtout à traverser le pont et à descendre à la bonne station de métro sans avoir actionné la sonnette d’alarme tandis que Valentin mange désormais à table avec les autres, débarrassé de son casque de protection.

Quant à Dylan, il s’accroche à son rôle de référent malgré ses déboires et ses erreurs. On retiendra surtout ici l’expérience négative qu’il a vécue lors de la fugue de Valentin, qui a failli coûter la vie à son jeune patient et qui a provoqué chez lui un profond sentiment de culpabilité. L’épilogue du film souligne d’ailleurs l’issue positive du travail de réinsertion mené à l’Escale en quelques images montrant l’un des jeunes recevoir une ovation de ses collègues pour avoir obtenu son diplôme d’éducateur.

Photo film


Tous les dossiers - Choisir un autre dossier