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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Hop
de Dominique Standaert
Belgique, 2002, 1h42

Le dossier pédagogique dont on trouvera un court extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants de la fin du primaire et début du secondaire qui verront le film Hop avec leurs élèves (entre dix et quatorze ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en oeuvre en classe après la vision du film.

Justin: juste ou injuste?

Pour nous, spectateurs, Justin a évidemment raison d’essayer de faire revenir son père, parce que nous percevons toute l’injustice de sa situation. Néanmoins, les moyens qu’il utilise, les attentats terroristes, ne sont pas défendables! Alors, qu’est-ce qui est «bien» et qu’est-ce qui est «mal»? Cette question est importante pour l’auteur du film puisqu’il nous montre Frans, qui écrit un livre sur ce sujet [1].

Invitons les enfants à définir les quatre attentats de Justin en remplissant collectivement ce tableau (soit en grand groupe, soit en petits groupes). Quelques cases sont déjà complétées.  


Attentat 1Attentat 2Attentat 3Attentat 4
Cible L’Atomium      
Auteur     D’abord Justin et Frans, puis Justin tout seul.  
Méthode   Bombe télécommandée    
Danger       Si Émile ne joue pas, la Belgique a moins de chances de gagner le match.
Vraie bombe ou fausse bombe ?    
  • Fausse tant que Frans est dans le coup;
  • Vraie quand Justin se retrouve seul.

Objectif(s)   Faire connaître le FRAP, être pris au sérieux.    
Résultat       Réussite

«Décortiquer» les attentats de cette manière permet de mieux mesurer les actes de Justin et de mettre en balance ses objectifs, ses méthodes, les menaces qu’il fait peser sur la société. En effet, ces différents aspects des actes de Justin peuvent donner lieu à une discussion. On peut, par exemple, trouver légitime l’objectif de faire revenir Dieudonné mais pas celui de se venger! On peut trouver «acceptable» (voire rigolo...) que Justin menace de faire sauter la statue de l’éléphant mais pas qu’il essaie réellement de faire exploser l’Atomium alors que de nombreux visiteurs s’y trouvent!

Demandons dès lors leur avis aux enfants: quand Justin est-il dans l’erreur? et quand a-t-il raison? (en envisageant donc les différentes dimensions de ses attentats...) Tous les enfants sont-ils d’accord sur tout ou certains aspects sont-ils litigieux?

Quels autres moyens Justin aurait-il pu utiliser pour arriver à ses fins?

Prolongement:la violence peut prendre différentes formes

Même si en fin de compte, Justin ne dynamite rien du tout, sa conduite est perçue comme violente, notamment parce que l’on sent bien que Justin cherche à se venger de ceux qui lui ont fait du mal. Évidemment, avant d’être un «terroriste», Justin est une victime. En effet, on expulse son père (la police sait pourtant bien que Dieudonné a un fils caché quelque part) et Justin se retrouve seul. On peut dire que l’État belge (personnifié dans le film par la police) exerce aussi une forme de violence à l’encontre de Dieudonné et de Justin. Quelles sont les choses, dans le film, que les enfants ont perçues comme une forme de violence?

Les enfants pourraient faire un inventaire des «violences» du film et le commenter ensuite: qui est violent et de quelle manière? Toutes les violences se valent-elles ou bien certaines semblent-elles plus graves que d’autres?

Voici, entre autres, quelques scènes tirées du film sur lesquelles cette réflexion sur la violence pourra porter.

  • Dans son élocution, Justin raconte des mensonges à ses camarades de classe
  • Justin ponte le câble de la télédistribution et brouille sans le savoir l’image télé du voisin
  • Le voisin tutoie Dieudonné et l’oblige à l’appeler «Monsieur»
  • Le voisin jette la télé de Dieudonné par la fenêtre, alors que ce dernier vient de le supplier de ne rien faire
  • Justin vole de l’argent et de la dynamite à Frans
  • L’État expulse Dieudonné et l’envoie dans un pays qui n’est pas le sien

Prolongement: une question de point de vue

Frans écrit donc un livre sur la différence entre le «terrorisme minable» et le prix Nobel de la paix.

Il explique à Justin que des actions violentes peuvent être vues en même temps (ou à quelque temps d’intervalle!) comme un acte de résistance ou comme un acte terroriste... Tout cela est une question de point de vue: ainsi, nous qui connaissons la situation de Justin, nous comprenons sa souffrance et nous comprenons son geste (même si nous ne le cautionnons pas); mais les habitants des villages menacés par l’explosion du barrage de la Gileppe, eux, ne peuvent pas comprendre ce qui se passe et encore moins ce qui motive une telle menace...

Demandons aux enfants de donner un exemple de résistance et un exemple de terrorisme.

Quelle est la différence entre les deux? Que faudrait-il pour que l’on change d’avis sur ces actes et sur les auteurs de ces actes?


[1] «Alfred Nobel, ça c’est le plus fort! Il a fait fortune en inondant la terre d’explosifs, puis il a fait le prix de la paix. Il n’y a qu’un protestant pour oser un truc comme ça! Sadate, Arafat, Kissinger, Begin, Mandela, ils ont tous fait sauter beaucoup d’explosifs et ont eu le prix de la paix. Ça (il indique les pages qu’il tape) est là-dessus: la frontière entre le terrorisme minable et le prix Nobel de la paix!»

Affiche du film


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