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Ben, un adolescent atteint d'une forme d'autisme, se réfugie dans le monde du jeu vidéo pour échapper à la pression du monde réel. Marginalisé, incapable de se défendre face au harcèlement dont il est victime en classe, il est au contraire respecté dans le monde entier pour les performances de son avatar dans Archlord, où il va rencontrer une jeune fille virtuelle prénommée Scarlite. C'est elle qui, sans le vouloir et sans le savoir, va lui apporter la force de supporter son calvaire, puis de réagir en imaginant un plan imparable pour bousculer les consciences...
C'est un fait divers local - à Gand, un jeune autiste harcelé à l'école se suicide en se jetant dans le vide - qui donne à Nic Balthazar l'idée de s'intéresser au thème de la différence. Amené à partager les émotions et le point de vue de Ben sur sa propre histoire grâce à divers procédés cinématographiques originaux, le spectateur est invité à ressentir les sentiments d'incompréhension et d'injustice qui l'animent face à toutes les violences qu'il subit. De cette incompréhension partagée naît ainsi un questionnement salutaire : qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné dans un groupe, une personne fragilisée par une différence quelconque se retrouve marginalisée ?
Le film «parlera» ainsi aux jeunes spectateurs par ce thème très visible mais également par d'autres aspects comme l'importance actuelle des jeux vidéos dans la vie des adolescents.
Le dossier pédagogique consacré au film de Nic Balthazar propose une réflexion autour de ses principaux thèmes.
L'originalité de Ben X tient par ailleurs aux procédés de mise en scène que le réalisateur utilise pour creuser l'écart entre le point de vue subjectif, «étrange» du jeune homme et la réalité «objective» des événements qu'il traverse. Une animation sera donc également consacrée à une approche de ces différentes distorsions du réel, qui vont de la déconstruction de l'espace et du temps par le montage - permettant une interpénétration des mondes réel, virtuel et imaginaire ainsi qu'un entrecroisement du passé, du présent et du futur -, au travail spécifique dont font l'objet le son et l'image, des manipulations qui sont quant à elles censées restituer la perception sensorielle de l'environnement tel que Ben l'appréhende.
Une dernière animation permettra enfin aux spectateurs de développer leurs capacités d'inférence créative en élargissant l'interprétation, notamment par un rapprochement du film avec deux oeuvres picturales.