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Bruno Davert occupait un poste important dans l'industrie du papier. Ses revenus lui permettaient d'assurer à sa famille un train de vie plus que confortable. Suite à la décision de son entreprise de délocaliser la production, il perd son emploi du jour au lendemain et, avec son travail, tout le sens qu'il donnait à sa vie. Après deux ans et demi de chômage et d'entretiens d'embauche stériles, Bruno est devenu amer et agressif.
Commence alors à naître en lui un rêve impossible: devenir patron d'Arcadia, firme qui détient le monopole dans le secteur du recyclage du papier. Dans sa tête d'homme désespéré, le rêve se transforme rapidement en projet concret. Le plan: éliminer tous ses concurrents avant de liquider le patron en personne. Les moyens: identifier les candidats en détournant de manière astucieuse tous les CV adressés à l'entreprise, et descendre ceux qu'il estime aussi performants que lui. De manière froide et méthodique, Bruno s'attache alors à mettre son plan à exécution.En adaptant Le Couperet, roman noir américain de Donald Westlake, Costa-Gavras a choisi de privilégier la description d'un environnement social susceptible de se trouver à l'origine de comportements criminels. Le film n'est donc pas à proprement parler un thriller qui jouerait la carte du suspense, mais une oeuvre qui tient à la fois du conte moral et de la fable sociale. Le Couperet invite ainsi à une réflexion sur les effets humains d'une dérégulation totale du marché du travail: perte d'identité, perte de dignité et de l'esprit de lutte, perte de l'estime de soi et des autres, repli sur soi-même, marginalisation sociale...
À travers différentes animations, le dossier pédagogique consacré au film de Costa-Gavras souhaite amener les élèves (entre douze et dix-huit ans environ) à explorer les multiples thèmes du Couperet, mais aussi les inviter à une réflexion sur quelques caractéristiques de la mise en scène, principalement le choix d'un point de vue privilégié, celui du tueur à partir duquel l'histoire nous est donnée à voir: on soulignera notamment le déficit d'informations important qu'entraîne ce choix, mais également les ellipses, le montage saccadé et méthodique ou encore les moyens visuels et sonores utilisés par Costa-Gavras pour nous faire accéder à l'intériorité de ce serial killer peu ordinaire.
En prolongement, l'on s'intéressera enfin à la « valeur travail » qui, malgré les mutations socioéconomiques qui caractérisent le monde contemporain, tend à rester une valeur de référence dominante, fondatrice de la vie individuelle et sociale.