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Inspiré d'un fait divers qui a profondément marqué l'Amérique (il a également inspiré le documentaire de Michael Moore, Bowling for Columbine) le film de Gus Van Sant, qui a reçu la Palme d'or et le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2003, retrace un moment dans la journée d'un lycée de l'Oregon où deux élèves munis d'armes de guerre ont assassiné des dizaines de leurs camarades sans motif apparent.
L'originalité du film de Gus Van Sant est sans aucun doute de ne pas insister sur le caractère exceptionnel de l'événement qu'il remet au contraire dans le cadre banal de la vie quotidienne au sein d'un lycée d'une petite ville des Etats-Unis. Loin de se centrer sur les assassins, sa caméra démultiplie les points de vue, et les mêmes séquences peuvent être montrées sous différents angles en fonction des personnages mis en scène.
Plutôt que de tenir un discours explicatif sur ce fait divers, Gus Van Sant utilise donc toutes les possibilités de la fiction pour recréer l'événement dans toute son ambiguïté mais aussi dans sa radicale étrangeté. Il ne s'agit pas ici de juger mais d'abord de ressaisir par la mise en scène les multiples aspects complexes et discordants de la situation.
Le film pose donc des questions essentielles sur l'adolescence, sur le monde et la société où ces adolescents doivent prendre leur place, sur la violence réelle et/ou imaginaire dans laquelle nous baignons.
Ce dossier consacré à Elephant de Gus Van Sant s'adresse aux enseignants de la fin du secondaire qui verront ce film avec leurs élèves (entre quatorze et dix-huit ans environ). Il propose plusieurs animations à mettre en oeuvre en classe rapidement après la projection du film. Ces animations s'appuient essentiellement sur les réactions et les souvenirs des jeunes spectateurs pour les amener à une réflexion sur le sens du film mais également sur sa dimension esthétique.
Au sommaire du dossier :