Matt Damon est le héros miniature de cet ovni d’Alexander Payne, entre comédie noire et fable écologique.
Le film débute en Norvège à un congrès scientifique où l’on discute des solutions pour lutter à long terme contre la surpopulation et le manque de ressources à l’échelle mondiale.
Apparaît alors le Dr. Jorgen Asbjørnsen, un homme tout à fait normal si ce n’est qu’il mesure à peine une dizaine de centimètres… Il vient présenter à l’assemblée sa trouvaille sans précédent, le « Downsizing », une expérience permettant de réduire la taille de tout être humain et ainsi, abolir tout problème de surconsommation. Car plus un homme est petit, moins il consomme, et plus il pourra jouir des ressources terrestres… L’émoi des chercheurs est à son paroxysme !
Quelques années plus tard, le « Downsizing » est devenu à la mode aux États-Unis. Mais il semblerait que son intérêt écologique ait été quelque peu annihilé par ses avantages économiques… Rétrécir s’avère en fait être une fabuleuse manière d’augmenter son capital. Une véritable aubaine pour les individus de la classe moyenne qui peinent à terminer leurs mois !
Paul Safranek (Matt Damon) fait partie de ces gens-là. Et du jour au lendemain il se met à considérer sérieusement cette miniaturisation irréversible qui lui permettrait, à lui et sa femme Audrey (Kristen Wiig), d’enfin s’acheter une maison. Une visite à Leisureland, une ville construite à l’échelle des personnes rétrécies, les convainc de franchir le cap. Mais la vie à Leisureland est-elle aussi belle que ce qu’en disent les fascicules promotionnels ?
Alexander Payne a eu la géniale idée d’imaginer cette expérience scientifique, les promesses qu’elle augure et, finalement, ses revers incontrôlables dans un monde pas encore prêt à abandonner ses privilèges économiques. Une mise en place savoureuse qui ne manque pas d’installer à mi-parcours une critique – très à propos – de nos sociétés modernes.