Joseph Losey s’est souvent passionné pour les rapports de classe et la tension sexuelle entre les êtres. Inspiré par L’ennui de Moravia, Une Anglaise romantique est sans doute l’une des œuvres les plus méconnues – et les plus exaltantes – de son auteur.
Elizabeth Fielding, femme d’un riche écrivain anglais, rencontre Thomas, un gigolo qui se fait passer pour un poète, lors d’un séjour thermal à Baden-Baden. Le jeune homme la suit jusqu’en Angleterre et réussit à se faire inviter par Lewis, le mari d’Elizabeth. Ce dernier soupçonne celle-ci d’être l’amante de Thomas.
Les scènes où le film montre les fantasmes de Lewis sont d’un kitsch redoutable. Plus réussie est la peinture ironique de la routine conjugale et du conformisme bourgeois. Losey joue avec les miroirs pour traquer la vérité derrière les apparences.