Victime d’un viol et laissée pour morte, une jeune femme renaît de ses cendres pour se venger, dans un bain de sang. Autour de cette héroïne puissante, la Française Coralie Fargeat signe un premier long galvanisant et visuellement dément
Dans une villa immaculée au cœur du désert sont réunis une jeune femme, son amant (un quadra riche et arrogant, archétype du mâle dominant) et deux amis de celui-ci, nabots grassouillets et envieux, venus le rejoindre pour une partie de chasse. Puis les choses dégénèrent. La première partie du film épouse, parfois jusqu’à la nausée, les regards masculins qui convergent avec insistance vers le corps peu vêtu de la jeune femme juqu’à son agression et son viol. Dès lors, le film gagne en puissance et en démesure (jouissive), en même temps que son héroïne qui, laissée pour morte en bas d’une falaise, retire le pieu qui lui transperce le bide pour se transformer en guerrière iconique – boucles d’oreilles en étoiles roses, armes de guerre en bandoulière.
De l’agression à la vengeance jubilatoire, l’intrigue programmatique permet à Coralie Fargeat toutes les audaces formelles – couleurs fluo, montage hallucinogène, plaies sanglantes triturées en gros plan.