On a 20 ans pour changer le monde est un film sur Maxime de Rostolan et ses combats. Ce fervent défenseur de l’agroécologie peut surprendre par l’espoir qu’il place dans le fait que politiques et autres industriels puissent contribuer au changement agricole, social et économique.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Le constat est désespérant : la terre qui nous nourrit est dévastée par les engrais chimiques et les sols sont appauvris pour des générations et des générations. L’agriculture industrielle est une agriculture issue des guerres et de la prédation.
Dans ce documentaire, Hélène Médigue met en avant des figures de la transition comme Lydia et Claude Bourguignon. Surtout, elle donne la parole à Maxime de Rostolan, qui fait figure de petit nouveau dans le domaine. Il est le fondateur de Fermes d’avenir, projet qui prend le temps d’expérimenter l’agroécologie dans le but de l’établir comme un modèle de développement économique, social, alimentaire et sanitaire. Il cherche un moyen d’interpeller concrètement les décideurs politiques et industriels. Et ce chemin est déjà tracé : il part à la rencontre de Stéphane Le Foll, à l’époque ministre de l’agriculture ; d’Emmanuel Macron, en pleine campagne électorale ; de fermiers en agriculture conventionnelle ; de groupes industriels, comme le groupe Clarins, qu’il a même réussi à persuader d’être membre de Fermes d’avenir.
La force vive de Maxime de Rostolan ne peut que nous séduire ainsi que son envie de penser qu’il peut rassembler des acteurs aux intérêts relativement antinomiques autour d’un même objectif. Son regard se veut global mais le film laisse malgré tout quelques interrogations. Comment peut-on changer les choses en incluant les acteurs qui sont à la source du problème ? Comment ce projet peut-il parvenir à fédérer l’ensemble de la société ?