Prix d'interprétation masculine du festival de Berlin 2018 pour Anthony Bajon
Trois ans après Vie sauvage, Cédric Kahn met en scène le parcours d’un adolescent blessé qui se débat avec les lumières de la foi. Un geste cinématographique charnel et ambitieux sélectionné au festival de Berlin 2018.
Impossible de ne pas s’accrocher au visage de Thomas, 22 ans. Une rondeur, une fraîcheur toute enfantine. Une vilaine cicatrice en dessous de l’œil nous indique que sa vie n’a pas été forcément un long fleuve tranquille.
Pour sortir de la dépendance à l’héroïne, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…
Et Cédric Khan d’offrir un maximum de chair et de lumière à ce parcours à la fois thérapeutique et existentiel. Thomas va d’abord apprendre à reconstruire du lien. Autant que la foi et la prière, l’amitié, le partage, la solidarité sont les pierres angulaires de cette communauté religieuse. Il est provisoirement coupé du monde, dans une bulle où il se donne du temps pour réparer ses blessures. Son temps sera rythmé par des travaux dans les champs, des rencontres où chacun témoigne de son rapport à l’addiction, de chants religieux…
Le cinéaste ne juge pas. Il met en scène une jeunesse qui se cherche et tente de se reconstruire avec des gestes et convictions chargés d’émotion, de maladresse, de soif d’absolu. On ne peut s’empêcher de comparer cette proposition ciné-matographique avec des réussites telles Thérèse d’Alain Cavalier ou le plus proche Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois.