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Bande-annonce
affiche du film Lucky

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Lucky

  • Réalisé par
    John Carroll Lynch
  • Interprété par
    Harry Dean Stanton, David Lynch
  • Distributeur
  • Langue
    Anglais
  • Pays d'origine
    États-Unis
  • Année
    2018
  • Durée
    1 h 28
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Date de sortie
    2018-02-07
  • Page facebook du film

Profond et pénétrant sous des dehors anodins, Lucky est une méditation sincère, sur la mort, l’amitié, la solitude. Un petit bijou d’humilité et de poésie.

C’est un cowboy encore fringant que nous rencontrons, malgré son âge avancé, un début de nonantaine. Un vétéran de la seconde guerre mondiale. Il vit en bordure d’un désert, dans l’Arizona, dans une petite maison assez reculée.

Il a ses routines qui donnent forme à ses journées : faire quelques étirements et un peu de gymnastique, allumer la télé mais sans jamais vraiment la regarder, aller au pub boire un verre avec les habitués du coin et discuter de tout et de rien, des shows télés les plus ridicules à de hautes questions existentielles. Il aime aussi se rendre chaque jour dans ce magasin tenu par une hispanique où il achète ses paquets de clopes (il fume quasi constamment).

Il vit seul, sans famille, mais n’en a pas moins plusieurs amis, avec lesquels il est plutôt brusque et impatient. On épinglera son ami Howard joué avec style par David Lynch.

C’est un film fait de peu de choses qui nous en dit pourtant beaucoup. Un film qui va à l’essentiel en passant par le quotidien, par les petites choses qui se répètent, comme Lucky qu’on voit toujours avancer à une allure d’escargots vers un lieu ou un autre.

Lucky est le genre de film humble où, derrière une façade « anodine », c’est tout un monde qui passe, et c’est surtout un homme qu’on voit s’approcher à petits pas lents de la mort, perplexe encore, en questionnement toujours. La mort, sa mort, Lucky la voit dense et ne la renvoie qu’au néant, étant farouchement athée.

Il sera aussi question de santé, de solitude, des choix qu’on n’a pas fait, des routes qu’on n’a pas prises, avec des dialogues à l’économie mais qui sonnent toujours justes. Lucky a l’air d’avoir pas mal de regrets, mais il refuse d’avoir l’air vulnérable ni même d’en parler simplement, à moins qu’une ou l’autre rencontre imprévue ne lui offre la possibilité de se confier.

La poésie, la beauté de ce corps usé qui s’effrite doucement, donne à Lucky une forme élégante, pleine de respect et de dignité non feintes. Harry Dean Stanton est de tous les plans, et sa mort au bord du cadre confère à ce dernier film une dimension supplémentaire, un caractère poignant et comme une vérité accrue, celle de l’homme et de l’acteur vers leur fin commune. Et c’est le cœur serré que nous lui faisons nos adieux tandis qu’il disparaît du champ.

 © Catherine Lemaire, Les Grignoux

Fiche PDF du film