Une journaliste hésite entre l’ambiance trépidante mais carnassière de sa rédaction et la vie honnête d’une épouse modèle. Hawks au sommet de son art du langage et du tempo trépidant.
La bande-annonce ci-contre est en VO non sous-titrée mais le film sera bien entendu sous-titré en français...
Hildy Johnson, jeune journaliste de métier souhaite quitter la profession pour mener une vie tranquille auprès de son fiancé. Elle décide d’annoncer la nouvelle à Walter Burns, le rédacteur en chef du journal qui l’emploie. Là où les choses se compliquent c’est que Burns est également… son mari ! Hildy décide donc de faire coup double en lui annonçant leur divorce. Mais le beau Walter Burns qui n’est plus à un coup bas près, va tout faire, quitte à user de la perfidie la plus basse, pour garder Hildy au sein de sa rédaction et l’empêcher de partir avec ce fiancé un peu trop sage…
La dame du vendredi est la seconde adaptation sur grand écran d’une pièce de Ben Hecht, The Front Page, à ceci près qu’Howard Hawks a pris le parti de féminiser le personnage principal. Ce changement lui permet de déplacer en partie le point central vers les relations homme-femme tout en conservant son aspect critique de la presse à sensation : dans les deux cas, c’est l’art de la manipulation qui attire Howard Hawks.
Cette comédie reste partout citée comme un modèle du genre en termes de rythme. À raison : entre les péripéties déboulant de tous les côtés (assaillant par portes, fenêtres et téléphones les deux lieux principaux de l’action : un bureau de rédacteur en chef et une salle de presse) et les répliques faisant la course entre elles, le film ne laisse souffler ni ses personnages ni le spectateur. C’est qu’on ne joue pas dans la même cour que ces comédies françaises droguées au bon mot facile : si le verbe est aussi haut chez Hawks, il est surtout vif, au moins aussi éloquent par son rythme que par son contenu.