À partir d’images d’archive qu’on pensait perdues, une plongée fascinante dans l’univers de Jane Goodall, la pionnière de la primatologie qui a repensé notre rapport aux grands singes et à notre humanité.
Depuis toute petite, Jane a toujours voulu partir en exploratrice, rejoindre des contrées reculées et vivre dans la nature sauvage, parmi les animaux. Ce rêve, elle le faisait en s’imaginant garçon car, à l’époque, seul les garçons pouvaient espérer voir se réaliser ce genre de rêve.
C’est ainsi que débute la narration, par Jane Goodall elle-même. Elle nous dévoile d’entrée de jeu une personnalité hors du commun, mélange de détermination et de patience qui fera le succès de la mission délicate et incertaine que son chef, le paléontologue Louis Leakey lui confie.
Et la voilà bientôt, la petite vingtaine, en partance pour l’observation des chimpanzés dans la forêt de Gombe, en Tanzanie. Personne n’a encore pu observer des grands singes dans leur habitat naturel et c’est un challenge dont nul ne sait s’il est tenable : sera-t-il simplement possible de les localiser, de les observer, de se faire accepter d’eux ?
La bande-annonce est en VO non sous-titrée mais le film sera bien entendu sous-titré en français
Au fil des mois, les avancées se multiplient, jusqu’à donner lieu à d’inouïes observations. C’est ainsi par exemple qu’elle découvrira l’usage commun d’outils, usage que les scientifiques d’alors attribuaient exclusivement aux humains.
Mais c’est la méfiance qui accueillera tout d’abord ces révélations. Jane est jeune, blonde, femme, sans bagage universitaire et c’est autant d’embûches à sa crédibilité. Les propos sceptiques de certains dans la communauté scientifique sont le reflet d’une misogynie bien crasse…
Ce documentaire n’aurait pas son indubitable force, et ne provoquerait certainement pas la même fascination s’il ne reposait sur des images d’archive des premières années de recherche, début 1960. La caméra suit la jeune femme de 26 ans dans ses interactions avec les chimpanzés, d’abord timides puis de plus en plus franches, se faisant témoin privilégié de ses découvertes et de ses déboires (notamment lorsqu’elle découvre qu’ils peuvent être capable d’une grande violence). Et nous entraîne dans son sillage, fait de respect pour l’Autre, l’Animal, de sensibilité à ce qu’il est, fait, ressent. Jusqu’à changer notre regard sur nos cousins hominidés.