Une analyse proposée par les Grignoux
et consacrée à
Saint-Nicolas est socialiste
un film de David Leloup
Belgique, 2020, 1 h 35
L'analyse proposée ici s'adresse à des animateurs qui verront le film Saint-Nicolas est socialiste avec un large public et qui souhaitent approfondir avec les spectateurs les principaux thèmes du film. Cette analyse pourra être menée sous forme de débat avec des groupes de spectateurs : si l'objectif est bien de faire progresser la réflexion des uns et des autres à ce propos, on veillera cependant à laisser aux participants une part active et une nécessaire liberté dans leur positionnement. la présente analyse se divise en deux parties : d'abord un retour sur la rencontre avec David Leloup et les deux protagonistes du film Roger Boeckx et Filippo Zito, suivie d'une proposition d'animation autour du film. En fin d'analyse, le lecteur trouvera une synthèse du fonctionnement du Conseil communal.
Cette analyse est également disponible gratuitement au format pdf.
Plongés dans la politique communale liégeoise, échelon souvent méconnu et ignoré de beaucoup de citoyens, les spectateurs découvrent l'opacité, les ficelles procédurales et les jeux de pouvoirs qui se trament dans une commune à majorité absolue et à couleur politique inchangée depuis plus d'un siècle. Dans Saint-Nicolas est socialiste, David Leloup, journaliste d'investigation liégeois, propose une immersion de deux ans aux côtés de Roger Boeckx et Filippo Zito, deux conseillers communaux de l'opposition à Saint-Nicolas, commune liégeoise dominée depuis plus d'un siècle par le parti socialiste. Ce documentaire politique doit beaucoup à la personnalité de ses deux protagonistes. Attachant, obstiné et drôle, ce duo dynamique, avec ses faiblesses et ses contradictions, dénonce l'absence de transparence et d'indépendance de la classe politique à l'échelon local, menant un combat acharné contre le dysfonctionnement du collège communal. Usés par les tractations et débordements du parti majoritaire, Roger Boeckx et Filippo Zito tentent, à la veille des élections communales, de bouleverser le jeu politique en rognant – un peu – sur leurs propres convictions. Dans cette ancienne cité ouvrière, nœud de la « ceinture rouge liégeoise », les deux conseillers communaux se voient ainsi comme des lanceurs d'alerte et, au fil de l'enquête qu'ils mènent à Saint-Nicolas, transparaît rapidement une critique beaucoup plus large du fonctionnement politique dès lors qu'il se trouve gangrené par des jeux de pouvoir, comme on l'observe dans bien d'autres communes à majorité absolue – tous partis confondus. Loin des grands discours politiques qui inondent nos médias, loin également de figures nationales célèbres, le film diffuse progressivement un certain nombre d'informations inédites, réussissant à capter notre attention et à susciter notre intérêt pour cet échelon politique trop peu connu des citoyens, dont le quotidien dépend pourtant très largement.
Le 30 septembre 2020, David Leloup est venu présenter son dernier film au cinéma Le Parc à Liège. Roger Boeckx et Filippo Zito étaient également à ses côtés. La veille, ils étaient au Caméo de Namur. L'occasion pour Ludivine Faniel, animatrice aux Grignoux, et le public de leur poser quelques questions sur leur démarche et sur leur rencontre.
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David Leloup, journaliste d'investigation, pratique un journalisme de fond. Il s'intéresse en particulier à l'industrie de l'évasion fiscale et à la gouvernance des entreprises publiques. Ce sont les publications et recherches qu'il a menées le cadre du procès Intradel[1] qui incitent le duo de Saint-Nicolas à le contacter, parce qu'il « ose y aller », comme le montrent les indices de corruption mettant en cause Alain Mathot qu'il a mis au jour lors de ses investigations. Roger Boeckx et Filippo Zito souhaitent porter à sa connaissance un projet de construction de plus de cent logements sur un terrain de football de la commune liégeoise, porteur à leur sens d'erreurs et d'anomalies. La corruption présumée n'a pu être objectivée car la plainte a été portée trop tôt, avant un éventuel transfert d'argent. Cependant, la rencontre permet à David Leloup de découvrir un niveau politique auquel il ne s'était pas intéressé jusqu'alors: le pouvoir communal, un échelon oublié par la presse et non (ou peu) soumis à des instances de contrôle. Le journaliste choisit alors de suivre les deux compères sans véritable plan précis, et c'est petit à petit qu'un projet de film se dessine avec, comme fil conducteur, le thème de la non-transparence, une matière qu'il connaît bien pour l'avoir dénoncée dans les entreprises publiques ou semi-publiques comme Publifin ou Mithra.
Le cinéma documentaire est choisi à dessein par David Leloup. Auteur d'articles d'investigation, il voulait ajouter une touche humaine à un propos qui, par la rédaction d'un article fourni, aurait été rendu sec et aride pour un public non avisé. Le cinéma est une manière d'incarner une histoire avec des personnages. Vu le ton, l'humour et la vivacité des personnages, la comédie politique documentaire s'est imposée d'elle-même – en boutade, Roger Boeckx ajoute d'ailleurs que vu le nombre d'heures de rush un numéro 2 serait possible. La vidéo humanise le propos et est un vecteur qui permet au spectateur de réagir et de s'identifier. Le cinéma joue ainsi son rôle fondamental d'ouverture sur un sujet : la prise en considération d'un échelon démocratique (trop) peu connu de la population. Il joue également un rôle de médiation en faisant découvrir une part de la vie politique locale et en sensibilisant aux enjeux du pouvoir. Il participe à une prise de conscience du public, susceptible d'activer des réactions d'opposition. Le ton humoristique et convivial des protagonistes a une visée démocratique en abordant de manière vivante et drôle des problématiques complexes. Le film est d'ailleurs construit de manière un peu didactique: nous apprenons d'abord le rôle du Conseil communal, découvrons les difficultés auxquelles sont confrontés deux membres de l'opposition, vivons la campagne et son dénouement. Le débat qui a suivi le film révèle un aspect essentiel du cinéma en général et du documentaire en particulier : l'invitation au dialogue et à la confrontation d'opinions. Le public présent dans la salle était composé de spectateurs liégeois mais également d'une part importante, à Liège et à Namur, d'élus locaux souvent issus de l'opposition. Lors des deux soirées, il a été souligné la nécessité d'une part de sensibiliser le citoyen au rôle des élus communaux (et donc de les responsabiliser dans leur rôle de citoyen) et, d'autre part, de demander une transparence dans le fonctionnement du Collège communal. Les membres de l'opposition présents, issus de différentes communes, ont insisté sur la difficulté de fournir un travail d'opposition de qualité, due principalement à un accès difficile aux documents : comme Roger Boeckx et Filippo Zito, ils doivent formuler d'incessantes requêtes pour les obtenir, aller les chercher personnellement à la poste, se rendre sur place pour les consulter… Cet accès difficile aux différents dossiers représente un frein d'autant plus grand pour les membres du Conseil communal qu'ils exercent un emploi parallèle à leurs activités politiques et n'ont dès lors que peu de temps pour les consulter. Enfin, ils ont rappelé que les membres de l'opposition n'étaient pas rémunérés (les jetons de présence, à Saint-Nicolas représentent environ 75 euros par Conseil), une absence de rémunération qui ne permet pas non plus un vrai travail de fond. David Leloup salue le travail acharné de ces conseillers communaux de l'opposition qui, pour un mandat de six ans (le plus long des mandats politiques) se battent pour faire respecter le contrôle du pouvoir et les ficelles de la démocratie. Après respectivement 12 et 18 ans dans l'opposition, Roger Boeckx et Filippo Zito expriment leur sentiment d'impuissance face à ce système corrompu. Avec humour, ils se disent soulagés que leur histoire ait un effet boule de neige sur d'autres élus : «on s'est battus pendant des années et il aura fallu un bièsse film pour enfin faire bouger les choses». Ils sont heureux que ce film fasse réagir le ministre wallon des Pouvoirs locaux Pierre-Yves Dermagne[2]. Consécutivement à la sortie du film, ce dernier a en effet annoncé l'ouverture d'une enquête administrative sur le fonctionnement de Saint-Nicolas[3]. Pour Gilbert Fransolet (Saint-Nicolas Plus, ex-Ensemble, un parti d'opposition), les choses ont changé grâce aux actions de Zito et Boeckx, même si le travail est encore long. Il remarque ainsi une évolution vers plus de transparence. En revanche, un spectateur proche du parti majoritaire d'une commune a souligné des approximations dans les critiques de Roger Boeckx et Filippo Zito, sans pour autant les expliciter. Pour alimenter le débat, tordre le cou à de telles objections non argumentées, décrypter les propos tenus dans le film et amener aux spectateurs des faits bruts et solides (fact checking), David Leloup et Quentin Noirfalisse, producteur du film, ont entrepris la construction d'un site internet reprenant les différentes critiques formulées par Zito et Boeckx, mais également les attaques à leur encontre[4]. Ils les décortiquent et les déconstruisent afin de fournir aux spectateurs tout le contenu informatif nécessaire pour qu'ils puissent se forger un avis propre, en analysant et en jugeant par eux-mêmes les dires des différentes parties. Pour les protagonistes, Roger Boeckx, Philippo Zito et David Leloup, ce film doit favoriser un débat sur le fonctionnement (non) démocratique de certains collèges communaux, sur la nécessité de la transparence pour la population, sur les partis d'opposition et le rôle essentiel qu'ils jouent dans la démocratie. Roger Boeckx souligne la mise sur pied, en France, d'une «association nationale d'élus locaux d'opposition» (AÉLO) destinée à apporter des réponses aux interrogations des élus et à favoriser le dialogue entre élus d'opposition pour créer une solidarité et une intelligence collective[5]. Cette association défend également le statut de l'élu pour lui permettre de mieux remplir ses fonctions. Selon Boeckx, une association équivalente devrait être mise en place en Wallonie, afin d'assurer un fonctionnement démocratique optimal et de permettre aux conseils communaux d'avoir accès à des informations objectives. Lors de l'échange, des conseillers communaux issus de différentes communes – de tailles distinctes – ont pris la parole pour témoigner de difficultés similaires rencontrées au sein de leur commune. Il semble par conséquent qu'il y ait encore du travail pour atteindre le niveau de transparence — carburant de la démocratie, selon David Leloup — nécessaire à un travail d'opposition de qualité.
Un nouveau Striptease?A la fois par son format et par son propos, le film de David Leloup peut rappeler l'émission belge Striptease. L'émission qui vous déshabille[6]. Tous deux partagent en effet ce cinéma direct en filmant des personnages réels. Le réalisateur, peu présent, s'efface devant son sujet et ses protagonistes. Dans Saint-Nicolas est socialiste, David Leloup n'intervient ainsi qu'à des moments-clés, pour poser des questions et relancer le débat (rappelons-nous de sa question : « N'avez-vous pas peur que l'on considère votre entrée au parti socialiste comme un retournement de veste?»). Mais contrairement à l'émission culte, Saint-Nicolas est socialiste ne rentre pas dans l'intimité privée des protagonistes. Il ne s'agit pas de se pencher sur une tranche de vie des personnages mais de s'intéresser à leur action dans un système politique. Le propos est contextualisé, ce qui n'est pas le cas dans Striptease, dont le format — des émissions de 15 minutes — sert à capter sans filtre un personnage lambda sur une période temporelle généralement assez restreinte[7]. L'intention du réalisateur est ici de dénoncer le manque de transparence d'un collège communal, dans une commune à majorité absolue. Il propose une approche didactique, permettant au spectateur néophyte de comprendre son fonctionnement et ses enjeux ainsi que les positions des protagonistes. Le récit du réalisateur se structure donc d'abord en fonction d'un objectif global de compréhension (dans les premières minutes Roger Boeckx et Philippo Zito expliquent le fonctionnement du conseil communal et les problèmes qu'ils rencontrent pour avoir accès à l'information) puis se poursuit en allant crescendo vers le changement de stratégie amorcé par les protagonistes et se termine enfin sur l'abandon de la politique par Roger Boeckx, déçu et animé d'un sentiment d'impuissance. |
Le film est une bonne base pour un débat en éducation permanente. Le manque de transparence et les « baronnies », décriés dans le documentaire, ne manqueront pas de faire réagir les spectateurs et les opinions alimenteront le débat. Cet échange, mené par un animateur, permettra de relever le niveau de compréhension des rouages politiques locaux tout en fournissant aux citoyens les outils nécessaires à la construction d'un point de vue critique sur le monde dans lequel ils vivent.
L'animateur/animatrice entame la discussion autour de la question : Est-ce que faire un film sur un homme ou une femme politique, c'est faire un film politique ? Ce n'est pas le fait de filmer deux hommes politiques qui fait de ce film un film politique – le réalisateur aurait très bien pu s'attacher à filmer la vie personnelle des protagonistes, sans poser des questions politiques. Ce film est politique pour d'autres raisons[8]. Tout d'abord, le point de vue et l'intention du réalisateur – que l'on sait impliqué par ailleurs dans des recherches journalistiques sur la politique et ses dérives – sont clairement définis et reposent sur un sujet politique : la (non)transparence et les jeux de pouvoir à l'échelon communal, mais également le rôle de l'opposition dans un système démocratique. Ce point de vue, ce fil rouge politique, structure le film et l'ensemble de sa construction. En dépit d'une subjectivité inhérente au processus de création et mesurable aux choix qui s'imposent à son auteur (sujets et motifs filmés, cadrages, lumière, bande sonore, montage…), l'option de réaliser un film documentaire témoigne bien d'une volonté de rester au plus près de la réalité. Saint-Nicolas est socialiste met ainsi en lumière des gens qui essaient de changer les choses mais sont écrasés par un système totalement perverti : il montre les jeux de pouvoir et d'autorité, décortique les enjeux et les conséquences de choix (non)démocratiques…, suscitant réactions et questionnements de nature politique au sein du public. La dimension spectaculaire du cinéma et le caractère burlesque du film sont donc mis ici au service d'une mission éducative salutaire et visiblement plébiscitée par la population.
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Mais au fait, comment fonctionne le Conseil communal?Pour entamer la discussion, l'animateur peut demander aux participants quelles connaissances du fonctionnement communal ils avaient avant la vision du film et ce qu'ils ont retenu de la vision. Il s'agit de souligner la présence d'une majorité, d'une opposition, mais également définir la durée des mandats, le rôle des élections (citoyennes, puis du collège communal) et la nature des décisions prises. Le Conseil communalLe conseil communal est composé de conseillers communaux, élus directement lors des élections. Le nombre de conseillers communaux dépend du nombre d'habitants de la commune. Les conseillers prêtent serment après les élections communales (c'est la dernière scène au Conseil communal que nous voyons dans le film). Ils élisent alors les échevins, en votant à bulletins secrets. Une fois installé, le Conseil communal désigne les conseillers de l'action sociale (CPAS), ses représentants dans les intercommunales, la zone de police et les associations culturelles et sociales. Les principales compétences du Conseil sont :Le Conseil communal est appelé à donner son avis sur les marchés passés par la commune. Le Collège communalLe Collège communal est composé du bourgmestre, des échevins et du Président du centre public d'action sociale (CPAS). Le Collège prépare les travaux, à huis clos, la semaine précédant le Conseil communal lors des « commissions permanentes » composées de représentants du bourgmestre et des échevins. Ils envoient alors l'Ordre du jour à tous les conseillers communaux. Les conseillers communauxLes conseillers communaux sont choisis par les électeurs pour une période de six ans, le deuxième dimanche d'octobre. Leur mandat prend cours à partir du premier lundi de janvier qui suit les élections en Wallonie (à partir du premier décembre à Bruxelles). Ils perçoivent un jeton de présence pour leur participation aux réunions du Conseil communal (le montant est fixé par le Conseil). Le/la bourgmestreAyant le plus de voix de préférence sur la liste du groupe politique de la majorité qui a obtenu le plus de voix, il est élu de plein droit en Wallonie. Il est responsable de la sécurité, du maintien de l'ordre public et est chargé de l'exécution des lois, décrets et règlements de l'autorité fédérale, de la communauté, de la région et de la province. Les échevins/échevinesÉlu(e)s parmi les membres du Conseil communal, ils et elles sont désigné(e)s par le Conseil (à majorité absolue, à savoir la moitié du Conseil + une voix). Les échevins/échevines constituent, avec le bourgmestre et le président/e du CPAS le Collège. IntercommunalesCe sont des entreprises publiques créées par les communes avec pour mission le service public d'intérêt communal. Elles sont actives dans les secteurs du développement économique, de la collecte des déchets, du traitement des eaux usées, de la distribution de l'eau, du gaz et de l'électricité, ainsi que de la télédistribution. Elles ont été créées pour assurer une plus grande cohérence de l'action publique. |
1 Voir notamment : https://medor.coop/auteurs/details/david-leloup-120/ ; https://muckrack.com/ david-leloup/articles
2 Quelques jours après la rencontre, Pierre-Yves Dermagne a quitté le gouvernement wallon pour rejoindre le gouvernement fédéral. Christophe Collignon a pris le poste de ministre wallon des Pou- voirs locaux. Nous verrons si cette enquête administrative sera poursuivie par le ministre Collignon.
3https://www.levif.be/actualite/belgique/saint-nicolas-est-socialiste-et-dans-le-viseur-du-ministre- dermagne/article-normal-1338571.html
4www.saintnicolasestsocialiste.be
5https://aelo.info/
6« Un lm documentaire savoureux sur la commune socialiste de Saint-Nicolas à ne pas rater au cinéma », https://www.todayinliege.be/un- lm- documentaire-savoureux-sur-la-commune-socialiste-de-saint-nicolas-a-ne-pas-rater-au-cinema/ [page consultée le 24/12/2021].
7Même si certains épisodes rencontrent une nouvelle fois les mêmes personnages quelques années après leur première rencontre. Nous pensons égale- ment à un épisode de l’émission historique comme « L’avenir est Seraing » consacré à la première campagne électorale d’Alain Mathot qui présente les personnages plus que la situation.
8Pour dé nir le lm politique, nous pouvons nous référer à ce que de grands réalisateurs (Godard [https://www.youtube.com/watch?v=FV0GQhFuzBk] ou Costa-Gavras [https://vimeo. com/272355562]) en disent.
9Critique de André François, un des journalistes-réalisateurs historiques de Strip-Tease, reprise sur la page de SNES, https://www.facebook.com/saintnicolasestsocialiste (1/10/2020).
10« Plaintes multiples contre les journalistes d’investigation David Leloup et Tom Cochez », voir https://www.coe.int/fr/web/media-freedom/detail-alert?p_p_id=sojdashboard_WAR_ coesojportlet&p_p_lifecycle=0&p_p_col_id=column-1&p_p_col_pos=1&p_p_col_count=2&_ sojdashboard_WAR_coesojportlet_alertId=43859994 [page consultée le 24/12/2021]. https:// www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_500-000-euros-reclames-a-un-journaliste?id=10192046 [page consultée le 26/12/2020].
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