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Une analyse proposée par les Grignoux
et consacrée à l'action commune
Les Grignoux / Paysans-Artisans
partenaires d'une dynamique d'animation de films-débats décentralisés

Analyse Paysans Artisans au format pdfL'analyse proposée ici s'attache à décrire la mise en œuvre d'une collaboration entre l'asbl Les Grignoux et la coopérative Paysans-Artisans dans la perspective d'une sensiblisation — grâce notamment à l'utilisation de l'outil cinéma — d'un plus large public à la question d'une agriculture artisanale en circuit court.

Cette analyse est également disponible gratuitement au format pdf.

Les Grignoux / Paysans-Artisans

partenaires d'une dynamique d'animation de films-débats décentralisés

Introduction

Paysans-Artisans est une coopérative à finalité sociale créée en mai 2013 pour promouvoir et faciliter l'accès aux produits de producteurs agricoles et artisans transformateurs issus de communes namuroises, qui se déploie sur 3 axes : la commercialisation, l'appui aux producteurs, la sensibilisation et/ou mobilisation. À côté de cette activité économique, Paysans-Artisans se définit comme un mouvement citoyen qui rassemble des agriculteurs, des artisans-transformateurs et des consommateurs autour d'une vision partagée de l'agriculture et de l'alimentation.

Dès le Caméo Nomade[1], des collaborations se sont mises en place avec Les Grignoux (La Bataille de l'Eau Noire de Benjamin Hennot, en 2015, Demain de Cyril Dion, en 2106) ; puis avec l'ouverture du Cinéma Caméo, les partenariats se sont consolidés au niveau des activités cinémas et Horeca (ils sont devenus l'un de nos fournisseurs).

Genèse de la collaboration

Partageant et défendant les mêmes valeurs éthiques (prédominance du social, défense de producteurs locaux /cinéastes indépendants, éveil au sens critique, lutte contre les dominations…), c'est en 2017 que les collaborations se consolident lorsque Paysans-Artisans nous sollicite pour la mise en place d'un cycle itinérant de ciné-débats : Peut-on se passer de l'alimentation industrielle ? chez les producteurs·trices.

C'est l'émergence de premières expériences d'animations extra-muros pour les Grignoux (en dehors de films portés par Le Parc Distribution 2) et le le début d'une décentralisation socioculturelle portée par deux structures complémentaires.

Une décentralisation pour élargir nos publics

Fort des différents succès publics connus lors de soirées-débats organisées au Caméo Nomade et au Cinéma Caméo, et mû par l'envie d'augmenter la fréquence de nos collaborations, Paysans-Artisans nous propose la mise en place de ciné-débats en dehors de notre salle de cinéma, soit chez les producteurs afin de faire vivre ces lieux durant la saison printemps-été.

À titre exceptionnel et expérimental, les Grignoux acceptent cette proposition, car c'est l'occasion d'élargir les publics de chacun : faire connaître la coopérative auprès de nos spectateurs·trices, et faire connaître les Grignoux auprès des consommateur·trice·s.

La création du cycle de cinés-débats itinérants : « peut-on se passer de l'alimentation industrielle ? »

Le projet proposé est d'organiser 5 séances-débats par an[2] au Cinéma Caméo en automne/hiver (en complément des séances organisées dans le cadre du Festival Alimenterre[3]) et 3 autres durant le printemps/été (dont une en plein air).

Image rencontrePour les activités extra-muros : combiner à cette projection une visite du lieu par le producteur, une dégustation/un repas d'un des producteurs de la coopérative, une rencontre à l'issue du film et un verre après la rencontre.

Les Grignoux se chargent de la programmation cinéma : prospection de films récents qui peuvent être diffusés dans les second et troisième circuits (dans le respect de la chronologie des médias[4]) et négociations des modalités techniques et financières avec les ayant-droits (belges comme étrangers). Ils participent également à la prospection d'intervenant·e·s au débat, du suivi et accueil des intervenant·e·s et animent la rencontre le soir même.

Paysans-Artisans (les travailleur·se·s, les bénévoles de l'Université Populaire, …) se charge de définir les filières (ex : élevage bovin, fruiticulture, fabrication de produits laitiers…) à décliner comme thématiques de travail, de renseigner les lieux potentiels d'accueil chez les producteurs, de participer à la programmation, de prospecter et solliciter des intervenant·e·s au débat, de gérer la logistique technique (montage/démontage, fourniture du matériel technique de diffusion : investissement dans un écran de cinéma, d'un vidéoprojecteur, de micros…), de prendre en charge les frais (des ayant-droits, de transports des invité.e.s,..), de gérer les réservations et la billetterie (les Grignoux ne demandant aucun frais ni pourcentage sur recettes ni rétribution pour le travail fourni), et d'accueillir les publics et partenaires (food truck, brasserie…).

Bien évidemment, la promotion de l'activité est faite par les deux structures :

  • pour les Grignoux : diffusion d'un encart dans le journal, affichage sur nos écrans d'accueil, dans notre établissement et sur notre site internet ;
  • pour Paysans-Artisans : conception et impression de flyers et d'affiches, diffusion dans leurs magasins et points de R'aliments, visibilité sur le site et newsletters.

La programmation des documentaires se fait donc sur la base des filières à mettre en avant, même si parfois des adaptations ont dû être faites, car l'actualité cinéma n'est pas toujours en lien avec les thèmes décidés.

En effet, nous avons parfois dû travailler « à l'envers »: nous identifions un film pertinent pour le cycle qui aborde une autre filière que celle envisagée initialement. Paysans-Artisans en informe les bénévoles et cherche alors le producteur chez qui organiser la séance. Car le site qui accueille l'activité doit avoir un lien avec la thématique de la soirée (et donc du film) !

Cette « restriction » a pu créer quelques frustrations parfois pour Paysans-Artisans, mais paradoxalement, cette réalité de travail a permis d'élargir les champs des possibles et d'apporter de belles surprises.

Ci-dessous, où ont pu être abordés les thèmes de la coopérative alimentaire, la viticulture, les potagers collectifs/l'autonomie alimentaire, le travail des saisonnier·e·s, la pêche, le maraîchage…

La programmation du cycle

2017

  • Food coop de Tom Boothe – cinéma Caméo – 09/02
  • Vino Veritas de Pascal Obadia - au Domaine du Chenoy (Émines) – 20/04
  • Le potager de mon grand-père de Martin Esposito– sous Chapiteau – dans le cadre de la Fête du Quartier des Balances à Salzinnes (Namur) – 13/05
  • Insoumise de Jawad Rhalib – Centre d'accueil de la Croix-Rouge à Belgrade (Namur) – 24/08
  • Petit Paysan d'Hubert Charuel - cinéma Caméo – 04/12
  • Seed : The untold story de Taggart Siegel et Jon Betz - cinéma Caméo – séance scolaire dans le cadre du Festival Alimenterre – 19/10
  • Circle of Poison de Shannon Post et Evan Mascagni - cinéma Caméo – dans le cadre du Festival Alimenterre – 19/10

2018

  • L'or vert de Sergio Ghizzardi – Mettet – 29/03
  • L'empire de l'or rouge de Jean-Baptiste Malet & Xavier Deleu – Ferme de Goyet (Spy) – 13/06 – en collaboration avec la Librairie Point Virgule
  • Vents contraires, une histoire de la pêche française de Sibylle d' Orgeval & Chloé Henry-Biabaud – Pisciculture de Le Chêneau (Annevoie)– 23/08 – plein air
  • Burkinabé Bounty de Iara Lee - cinéma Caméo – séance scolaire dans le cadre du Festival Alimenterre – 22/10
  • La planète lait d'Andreas Pichler - cinéma Caméo - dans le cadre du Festival Alimenterre – 25/10
  • Nul homme n'est une île de Dominique Marchais – Cinéma Caméo – 06/12

2019

  • Pachamama de Juan Antin précédé d'un petit-déjeûner Paysans-Artisans au Caféo – dans le cadre du Festival Anima – Cinéma Caméo – 05/03
  • Les ânes morts ne craignent pas les hyènes de Joakim Demer – La Plante – 26/04 – en collaboration avec SOS Faim
  • Une oasis d'espoir de Jean-Baptiste Pouchain et Nicolas Van Ingen – cinéma Caméo - séance scolaire dans le cadre du Festival Alimenterre – 22/10
  • Soyalism de Enrico Parenti et Stefano Liberti - cinéma Caméo - dans le cadre du Festival Alimenterre – 24/10
  • L'esprit de la ruche de Charles de Ville – Ferme du Château (Hannut) – 22/08 – plein air

2020

  • Bière ! de Friedrich Moser précédée d'une dégustation de bières dans le hall – Cinéma Caméo – 23/01
  • En construction

Affiche du film Petit Paysan

*

Extrait d'un flyer de promotion

Cycle itinérant de docu-débats : Peut-on se passer de l'alimentation industrielle ?

La coopérative Paysans-Artisans et l'asbl Les Grignoux s'allient pour lancer un cycle de docu-débats sur le thème de l'alimentation et de l'agriculture. Un cycle qui se déroulera sur l'année 2017 en cinq étapes, au cinéma Caméo et dans des fermes de la région namuroise. Avec la présence au débat de producteurs et de citoyens qui cherchent à réinventer l'agriculture et la distribution alimentaire.

L'agriculture paysanne et les savoir-faire paysans peuvent-ils résister face à la toute-puissance du couple industrie agro-alimentaire et grande distribution qui standardisent le goût, chimisent l'alimentation et consument la terre ? Les citoyens, producteurs et consommateurs parviendront-ils à inventer un autre modèle où la terre est préservée, où les producteurs sont fiers et créatifs, où les consommateurs développent leurs capacités et leur plaisir à goûter et associer les aliments ?

Le cycle démarre le jeudi 9 février par le film Food Coop qui relate l'histoire étonnante d'un supermarché newyorkais qui depuis plus de trente ans fonctionne en autogestion avec des milliers de bénévoles.

Une participation au comité d'animation chez Tchak !

À l'initiative des membres de Paysans-Artisans, le 24 avril 2019, une coopérative d'édition à finalité sociale est créée pour piloter Tchak ! La revue paysanne et citoyenne qui tranche.

Image rencontreLe groupe rassemble 25 organisations[5] (participation 500€) : l'asbl Les Grignoux en devient membre et s'implique dans le comité d'orientation ainsi que dans le comité « animation » via la présence de trois travailleurs·ses (1 animatrice du Caméo qui participait au cycle itinérant, 1 animateur qui travaille sur Namur et Liège, 1 coordinateur Caféo).

Cette cellule animation permet de prolonger les thématiques/les sujets phares de chaque revue parue durant les trois mois suivant la sortie d'un numéro, via l'organisation de conférences, de cinés-débats voire des visites de terrain parmi tout le réseau des partenaires.

Ce volet « animation » est vraiment important pour l'équipe de Tchak! car il s'agit là de faire vivre la revue-papier sur le terrain (principalement Wallonie-Bruxelles), de prolonger le débat, d'approfondir les sujets traités dans la revue, de mettre en lien tous ceux qui se mobilisent pour changer de modèle agricole et d'alimentation ou ceux qui sont en chemin/en voie de le faire, et de faire connaître Tchak !

Si la volonté est d'impliquer toutes les organisations partenaires (notamment la coopérative 5C, le réseau des librairies francophones) pour Tchak !, l'implication des Grignoux à ce niveau paraît la plus en phase avec notre ADN, car elle permet :

  • d'identifier des films en amont et de proposer des films d'actualité
  • de promouvoir des films d'auteurs, documentaires et productions belges
  • d'identifier les ayant-droits et les modalités financières et techniques
  • de transmettre les contacts aux autres partenaires
  • d'organiser des séances dans les salles des Grignoux, ainsi que dans d'autres cinémas indépendants, ou dans d'autres salles alternatives
  • de sensibiliser au respect de la chronologie des médias

Les Grignoux peuvent donc faire valoir leurs conseils et expertises pour la mise en place de ciné-débats à Bruxelles et en Wallonie, tout en prenant bien évidemment en compte les réflexions, pistes de programmation, suggestions et attentes des partenaires. C'est un échange de savoirs qui s'opère entre les différents membres du comité d'animation.

L'organisation d'un ciné-débat dans leur « ville », la prospection et la modération des débats restant à la charge de chaque partenaire.

Une belle dynamique voit le jour, permettant d'élargir le territoire de diffusion de ciné-débats sur les thématiques de l'agriculture paysanne, de l'agro-écologie, de la souveraineté alimentaire, du circuit court et d'une alimentation de qualité pour tous.

Bilan du cycle de ciné-débats itinérants 

Ce partenariat à l'initiative de Paysans-Artisans a inscrit les Grignoux dans un « cycle » qui demande une certaine régularité dans les offres, et si maintenir un rythme de ciné-débats tous les 2 mois (saison hiver en salle et saison été en extérieur) est très stimulant et fidélise les spectateurs·trices, cette fréquence a ses limites.

Image rencontreEn effet, identifier les films sur les différentes thématiques choisies, sélectionner et visionner les films d'actualité, négocier les droits (souvent avec un producteur et non un distributeur belge), et animer la soirée en plus des autres animations organisées au Caméo, sont devenus des éléments très énergivores pour l'animatrice en charge du projet.

Toutefois, ce qui encouragea la poursuite de ce cycle fut le succès public constant de ces séances, la diversité des spectateurs·trices présent.e.s (cinéphiles, producteurs, villageois, réfugié·e·s,…) qui venaient avec curiosité découvrir des documentaires (alors même qu'elles ou eux ne seraient jamais venu·e·s à cette séance au cinéma) dans des lieux insolites (salle de dégustation de vins, un hangar du centre Croix-Rouge, un pré à proximité d'un étang de pisciculture…).

Le mélange des publics Paysans-Artisans/Grignoux fonctionne : on constate une mixité des publics en genres, catégories sociales, origines. Et à travers nos expertises (la programmation et animation du film-débat pour les Grignoux, la mise en avant d'un producteur et la défense de son métier par Paysans-Artisans), ces personnes découvrent nos structures respectives, sont sensibilisées à nos rôles et peuvent adhérer et soutenir nos actions.

Après 3 ans d'existence de ce cycle, nous arrivons à une belle synergie entre les deux partenaires proposant un projet de démocratisation culturelle alliée à la découverte du processus de production locale.

Un binôme / une co-construction

Ce résultat s'explique par un travail de co-construction constante au travers de réunions, d'échanges réguliers par mail et téléphones pour se tenir informer des sorties cinémas et des filières à mettre en lumière.

Le rôle de l'Université Populaire permet indéniablement de rester attentifs aux attentes des acteurs de terrain qui veulent s'emparer d'une thématique pour informer le grand public de leur situation économique et sociale.

Une relation étroite entre les travailleur·se·s Paysans-Artisans et de l'équipe animation des Grignoux s'est consolidée proposant ainsi des cinés-débats en adéquation avec l'actualité politique et la réalité de terrain. C'est une force... et un plaisir d'adapter son travail à de nouvelles données et contribuer ainsi à le faire évoluer.

Un travail en nécessaire évolution

Pour l'animatrice des Grignoux travaillant sur ce cycle, certaines adaptations furent nécessaires (cf moyens techniques, nuisances extérieures, surtout en animant un film + débat en plein air !). Mais ne plus avoir le confort d'une salle de cinéma permet aussi de revenir aux « essentiels »: présenter un film de qualité, transmettre notre passion pour le cinéma d'auteur, rendre la rencontre dynamique et riche d'informations et inviter les spectateurs·trices à participer activement. Improvisation et adaptation sont encore plus utilisées en animation extra-muros qu'en salle !

Image rencontreEt l'originalité du projet : participer à la visite et déguster le plat local avec les spectateurs·trices avant l'animation permettant une proximité, une immersion totale avec le public… et instaurant une convivialité avant la projection.

Pour Paysans-Artisans, si leur domaine de prédilection n'est pas la diffusion culturelle, le domaine du cinéma reste pour eux un plaisir (ils sont cinéphiles) et un outil universel et ludique pour conscientiser le grand public à la situation agricole locale.

Poussé par leurs envies d'émulations et d'expérimentations, et restant à l'écoute des conseils des Grignoux pour consolider ce projet, on constate rapidement une vraie professionnalisation de leur part (investissements techniques, respect de la chronologie des médias, choix de films,…).

Ce cycle a donc permis aux travailleur.se.s des deux structures de franchir de nouveaux territoires et d'évoluer à titre professionnel et personnel.

De plus, il a atteint indéniablement l'un de ses objectifs : l'identification de nouveaux publics et la sensibilisation

  • au cinéma documentaire pour le public de consommateurs et consommatrices, de producteurs et d'agriculteurs du circuit court,
  • aux conditions de travail des producteurs pour les cinéphiles.

Un nouvel essor !

Avec la création de la revue paysanne Tchak !, un nouvel essor est donné au projet. En effet, il faut dès lors adapter le travail à une autre échelle : passer d'une relation étroite 1+1 à de multiples partenaires, d'un territoire namurois à celui de la FWB, et de 4-5 séances (au Caméo et extra-muros) à plusieurs séances dans divers lieux (cinémas et extra-muros).

La charge de travail peut être conséquente mais des plus stimulantes, car les termes « collaboratif » et « transversal » prennent ici tout leur sens.

En effet, tous les membres du comité d'orientation de cette revue ont comme objectif un enjeu de sensibilisation des publics autour des notions de souveraineté alimentaire, de défense de circuit court, de mise en garde de dérives d'industries agroalimentaires.

Fort de l'expérience d'animation des dernières années, le secteur cinéma est la discipline artistique présentée aux partenaires pour être, dans un premier temps, un adjuvant aux thématiques qu'ils souhaitent défendre et qui seront développées par la rédaction dans la revue[6].

Pour les Grignoux, participer au comité d'animation de Tchak !, permet de pérenniser le projet culturel mis en place depuis 2017 en élargissant les champs des possibles.

Perspectives

Image rencontreSi aucune activité n'a été faite avant la parution du numéro 1 (pour des raisons d'organisations internes au Collectif 5C), la première réunion du comité d'orientation (18/02/2020) a permis aux partenaires de se rencontrer et de poser des idées d'activités.

Une méthodologie de travail a été esquissée pour faciliter l'identification des activités/films à diffuser et ne pas se retrouver dans des délais trop courts pour l'organisation, à savoir : la rédaction envoie en amont les thèmes à traiter dans la prochaine revue avant la réunion du comité d'animation permettant de préparer au mieux la réunion (et répondant par là même à une procédure de travail adapté aux délais de parution des journaux des Grignoux et de Tchak !).

Toutefois, avec la crise sanitaire du COVID-19 et le confinement imposé au 16 mars 2020, tout a été ralenti et la seconde réunion a été annulée.

Mais à l'issue de la première réunion, nous avons compris que si toutes ces énergies sont stimulantes et porteuses de sens, l'enjeu reste de consolider ce projet collaboratif… en structurant une procédure simple et facile à gérer pour tous les membres du comité :

  • les informations doivent être centralisées par une travailleuse de 5C qui fait l'intermédiaire entre nous. Ainsi, nous évitons que ce comité ne devienne énergivore.
  • une réunion se tiendra avant la sortie de chaque numéro (1 réunion par trimestre) pour maintenir cette ouverture aux autres membres du comité d'animation, enrichir nos expertises et ainsi proposer des activités, sélectionner des films en phase avec l'ADN de tou.te.s.

La présence des Grignoux reste bien de l'ordre du conseil (de films, de salles de cinéma, de centres culturels équipés en numérique,…) dans le domaine du cinéma pour faire profiter de notre savoir-faire et nos réseaux aux autres partenaires et voir multiplier les actions locales (et non garder le monopole !).

S'appuyant sur l'expérience et du maillage déjà réalisé avec Paysans-Artisans, cette nouvelle dynamique d'animation ouvre de nouvelles perspectives et collaborations à court et long termes pour les Grignoux.

Et s'inscrit véritablement dans une démarche participative et inclusive d'acteurs sur les enjeux de la production alimentaire.

En effet, avec ce comité, les membres relayeront les activités auprès de leurs réseaux et contribuera à la participation de nouveaux partisan.ne.s, membres du milieu agricole, militant·e·s, bénévoles, consommateurs·trices dans la conception et mise en place d'activités. Un cercle vertueux.

Une force pour diversifier les activités et faire connaître les acteurs de terrain à un plus large public.

Une étape supplémentaire pour sensibiliser les citoyen.ne.s à leur capacité de changer le modèle économique industriel et faire valoir le circuit court et les productions locales.

Si l'un des objectifs de ce comité d'animation est de rendre accessible une revue journalistique ou un film d'auteur au plus grand nombre, à travers ces outils culturels, c'est une prise de conscience aux enjeux des politiques agricoles et à une transition qui est le cœur de cible.

Conclusion

Sur la base d'un partenariat entre deux structures partageant les mêmes valeurs et étant en pleine émulation, une déclinaison de leur processus de travail classique (animation dans une salle de cinéma / vente de produits artisanaux) s'est créée et mise en place assez facilement et rapidement.

En acceptant cette « exception » (programmer et animer les films hors de nos salles d'exploitation), les Grignoux ont pu transmettre leur expertise d'animations au service d'une structure usant du cinéma comme d'un outil de changement des mentalités et de prise de conscience.

Cette adaptation a certes donner une charge de travail supplémentaire mais a réussi en 4 ans, à toucher 2.717 spectateurs·trices, dont 980 lors de séances hors cinéma Caméo[7], (autant de personnes qui n'auraient peut-être jamais découverts ces œuvres cinématographiques) et faire de ce projet de décentralisation locale un projet national (FWB) appuyé d'une revue journalistique et soutenu par de nombreux collaborateur·trice·s.

Une vraie dynamique d'animation s'est ainsi construite sur l'intelligence collective, le partage de savoirs, la confiance et le goût de l'innovation.

Et l'ouverture de ce projet à de nouveaux partenaires issus du monde associatif, syndical, de la société civile diversifie les réflexions et décisions et tend à être au plus près des réalités de terrain.

En travaillant sur la participation active de ces partenaires/bénévoles, c'est une manière de se nourrir des expériences et des besoins de chacun·e·s, de trouver un sens et d'être plus fort pour faire évoluer les situations.

C'est cette force du groupe qui permet certes des échanges d'expertises et la découverte de nouveaux territoires, mais qui contribue surtout à renouveler nos publics et nos perspectives en analysant nos manières de travailler pour les améliorer.

Partie d'une co-construction d'un projet d'animations de décentralisation cinéma à dimension sociétale, il se transforme en un projet collaboratif qui s'inscrit sur un modèle d'économie sociale au service de la résilience.


1. Pendant la rénovation du cinéma Caméo à Namur, les Grignoux ont maintenu une activité cinématographique restreinte de février 2014 à mars 2016 au Quai 22 (le centre culturel de l'Université de Namur) et à la Maison de la Culture de Namur (pour des événements exceptionnels).

2. Le Parc Distribution est le secteur de l'ASBL Les Grignoux en charge de la distribution de films (essentiellement comporte principalement des films d'animation et de fiction destinés au jeune public, enfants et adolescent, mais également des documentaires susceptibles d'être utlisés dans le cadre de l'éducaiotn permanente).

3. Paysans-Artisans et les Grignoux sont partenaires, avec d'autres structures namuroises, du Festival Alimenterre-Namur (organisé par SOS Faim) et organisent chaque année au cinéma Caméo une séance scolaire et une séance public suivie d'une rencontre.

4. Cf. l'analyse des Grignoux consacrée à « La nécessaire chronologie des médias ».

5. Le Collectif 5C, La FUGEA, Le MAP – EPI, Coopérative Paysans-Artisans, Réseau solidairement, Vervîcoop, CoopESEM, Point Ferme, SAW – B, Propage-S, FIAN Belgium, SOS Faim, GRESEA, GREC, Ethiquable, Oxfam-Magasins du Monde, Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, RATAV, Entraide et Fraternité, BEES Coop, Rencontre des continents, Solidaris, asbl Les Grignoux, Agroecology in Action, EcoConso.

6. Des pièces de théâtre, des conférences, des expositions,? seront également organisées

7. Fréquentation totale reprenant toutes les activités organisées entre le 09/02/2017 au 23/01/2020 ; hors séances scolaires organisées dans le cadre du Festival Alimenterre

Image rencontre

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