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Complément au dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
L'esquive
d'Abdellatif Kechiche
France, 2004, 1 h 57

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Un film à découper

Dans la cité, une discussion animée a lieu entre des garçons. La conversation tourne autour d'un règlement de compte. Krimo rejoint le groupe mais quand on lui demande s'il en est, il dit qu'il a des choses à faire.

Krimo siffle au pied de l'immeuble où habite Magalie, sa copine. Ils se retrouvent dans la cage d'escalier. Elle lui reproche d'avoir disparu pendant une semaine, sans avoir donné le moindre signe de vie. Pour elle, c'est fini... Krimo s'en va.

Krimo, qui s'appelle en réalité Abdelkrim, rentre chez lui. Sa mère s'apprête à rendre visite à son père, qui est en prison. Krimo ne l'accompagnera pas.

Krimo entre dans l'atelier de couture, où Lydia est en train d'essayer la robe qu'elle s'est fait confectionner. Elle regrette que le volant ne soit pas plus long et tente de marchander le prix: 50 euros au lieu de 70. Krimo lui prête 10 euros et le couturier accepte de céder la robe pour 60 euros. Krimo trouve que ça fait bizarre de voir Lydia avec une robe pareille mais que «ça passe pour le théâtre».

Lydia, qui a gardé la robe sur elle, emmène Krimo pour aller la montrer à une amie. Elle crie au pied de l'immeuble et se cache derrière un muret, pour lui faire la surprise. Celle-ci trouve la robe super belle. Une grande discussion s'ensuit sur la longueur du volant. Finalement, elle est bien mieux comme ça!

Dans le terrain vague qui jouxte la cité, les acteurs — Rachid et Frida — attendent Lydia, qui est en retard pour la répétition. Les filles se disputent. Pour Frida, le costume n'est pas indispensable. Il faut que ça vienne de l'intérieur; ce qui compte, ce sont les sentiments des personnages, ce n'est pas l'apparence. Rachid intervient en disant que ça dépend: parfois, le costume peut aider à rentrer dans le personnage... La répétition de l'acte II scène 5 commence enfin. Une nouvelle dispute éclate entre les deux filles. Lydia reproche à Frida d'en faire trop, et Frida ne pardonne pas à Lydia d'avoir amené Krimo à la répétition sans prévenir. Celui-ci s'en va. Rachid dit à Frida qu'elle manque trop de respect...

Le soir, Krimo trouve sa mère couchée dans le divan. De la prison, elle a rapporté pour Krimo un dessin de voilier réalisé par son mari. Krimo l'épingle dans sa chambre, dont les murs sont recouverts d'autres dessins de voiliers.

En classe, Lydia, Rachid et Frida sont prêts pour la répétition. Lydia interpelle l'enseignante; «Je dois faire ma riche, et elle, elle doit faire sa pauvre!» L'enseignante en profite pour expliquer le discours de Marivaux: on n'échappe pas à sa condition d'origine; malgré les efforts consentis pour dissimuler son appartenance sociale, les réflexes reviennent et trahissent cette condition d'origine.

De loin, Krimo observe le groupe des filles. Il appelle Lydia en prétextant les 10 euros qu'elle lui doit. En réalité, il est venu lui proposer une sortie au cinéma.

Dans le hall d'entrée d'un immeuble, Krimo attend Rachid. Après avoir obtenu garantie du secret, il lui demande son rôle d'Arlequin. Rachid est embêté car il se demande ce qu'il va bien pouvoir dire à la prof.

Dans un entrepôt, Krimo invite Rachid à puiser dans sa réserve de trésors, pour payer sa dette. Rachid choisit un training, une paire de baskets, un auto-radio...

Installées sur des petits murets, les filles discutent de leurs projets d'avenir. Nanou aimerait devenir actrice... Les rires ont remplacé les disputes. Magalie les rejoint. Elle voudrait parler à Lydia, savoir ce qui se passe avec Krimo, qui s'est mis soudain à faire du théâtre. Frida intervient et explique comment Rachid s'est débiné tout à coup, sans donner d'explications, comment Krimo a repris le rôle au pied levé... Le ton monte car Magalie n'est pas dupe. D'ailleurs, Lydia n'a pas intérêt à toucher à Krimo car il est à elle depuis deux ans. Elle la traite de pute, ce qui déclenche un début de bagarre.

Fathi appelle Krimo. C'est sa mère qui apparaît à la fenêtre; Fathi demande des nouvelles de son mari. Krimo, qui est en train de lire Le Jeu de l'amour et du hasard, refuse d'accompagner son copain prêt à participer à un mauvais coup.

Krimo s'en va sonner chez Lydia, qui descend. Il aimerait obtenir son aide pour apprendre le texte. Lydia lui répond qu'elle n'est pas compétente; il ferait mieux d'aller voir la prof, ou même Magalie, qui n'a rien à faire...

Magalie croise le groupe des garçons. Elle s'arrête pour faire la bise à Fathi et lui annonce qu'entre elle et Krimo, c'est fini... Elle ajoute qu'elle s'en fout mais elle en réalité, elle crâne. Elle finit par accepter la proposition de Fathi, qui ira parler à son ami. Entre-temps, il ment: il dit que Krimo lui confie plein de trucs, qu'il n'arrête pas de lui parler d'elle...

Krimo répète le rôle d'Arlequin. Toute la classe est au bord du fou rire. Il récite le texte sans articuler, sans expression...

Chez lui, Krimo révise son texte.

Krimo et Lydia répètent ensemble derrière la cité. Lydia donne des conseils à son partenaire, pour qu'il rentre bien dans la peau de son personnage. Krimo profite de la situation pour essayer d'embrasser Lydia, qui se débat. Elle se relève précipitamment: «Putain, tu m'as niqué ma robe!», dit-elle. Krimo lui déclare qu'il a envie de sortir avec elle, mais elle ne sait pas, elle doit réfléchir. Krimo ne comprend pas qu'elle ait besoin de temps.

Nanou et Frida devinent plus ou moins ce qui s'est passé mais Lydia n'explique rien: ils ont fait du théâtre; c'est tout. Elle s'en va.

Krimo passe à proximité du groupe des garçons, qui ont tous remarqué son comportement inhabituel. Un de ses condisciples dit à Fathi qu'il kiffe une meuf de sa classe. Il ajoute qu'il s'est mis aussi à faire du théâtre, avec un «déguisement de pédé». Fathi n'en revient pas.

En classe, Lydia et Krimo répètent la scène, mais le jeune homme ne met toujours pas plus de conviction dans son jeu. L'enseignante s'énerve: «Amuse-toi... Je sais plus comment te le dire! Amuse-toi! C'est drôle tout ça... Il est heureux! En plus il est déguisé, il imite un maître! Tu sais ce que ça veut dire? Ça veut dire quelqu'un qui a du pouvoir. Essaie de jouer quelqu'un qui a du pouvoir! Essaie de frimer! Essaie de... je sais pas... Avec de l'énergie! Et puis d'aller vers quelque chose d'autre, de sortir de toi pour aller vers un autre langage! Il imite quelqu'un d'autre... Est-ce que tu te rends compte de l'importance du langage dans cette pièce et dans cette scène? Arlequin joue un maître! [...] Sors de toi! Amuse-toi! Change de langage, change de manière de parler, de manière de bouger! Amuse-toi! Donne-toi!» Krimo quitte la classe en claquant la porte.

Vus de dos, installés sur une balustrade face aux blocs, Krimo et Fathi discutent de Magalie. Fathi admet difficilement leur séparation car il trouve que c'était une meuf bien...

Frida est en train de répéter son rôle seule, à l'endroit habituel. Elle s'interrompt pour répondre au téléphone. Fathi la rejoint pour lui parler; comme elle ne va pas suffisamment vite pour terminer la conversation, il lui arrache son portable. Il est venu l'interpeller à propos de «l'autre pute, là, Lydia». Ils se disputent violemment: Frida veut récupérer son portable; en plus, elle n'a rien à voir là-dedans, et Krimo n'a qu'à régler ses comptes lui-même. Mais Fathi n'est pas d'accord: «Krimo n'est pas assez grand! Il a besoin de moi!», rétorque-t-il. Il finit par terrasser et menacer Frida. Elle ne récupérera son portable que lorsqu'il aura la réponse.

Frida remonte le talus, crie après Nanou et court vers la cité. Elle trouve son amie seule, assise devant un immeuble, et elle lui raconte l'agression. Elle en veut à Fathi, qui se mêle d'une histoire qui ne le concerne pas, mais aussi à Lydia, «la crasseuse qui fait sa pute». En plus, elle redoute la réaction de son père et de son frère, à cause de son nouveau portable. Les deux filles partent à la recherche de Lydia.

Devant l'immeuble où elle vit, Frida et Nanou insistent pour qu'elle descende. Frida raconte comment elle s'est faite agresser à cause d'elle. Mais Lydia ne comprend pas. «Tu donnes des rendez-vous, tu fais galérer, tu fais kiffer et tu dis que t'as rien fait?», lui répond la jeune fille. Lydia explique qu'elle n'a pas encore donné de réponse à Krimo. Les autres lui reprochent de ne leur avoir rien dit, à elles qui sont ses amies. Elles exigent une réponse mais Lydia est incapable de la donner car elle a des scrupules: il y a Magalie, qui «le kiffe encore». «Arrête d'esquiver», tranche Nanou, qui appelle Magalie. Frida lui dit que Krimo est libre de faire ce qu'il veut, qu'elle doit arrêter ses menaces et ses coups de pression. Nanou finit par lui annoncer la demande qu'il a adressée à Lydia. Magalie, qui croyait qu'elle allait pouvoir renouer avec Krimo, dissimule mal son émotion.

Filmés de dos, Fathi et Krimo sont assis devant un mur blanc. La caméra les montre ensuite de profil. Dans le fond de l'image, l'horizon est barré par les blocs. Le portable de Frida sonne et Fathi décroche. Il invite Krimo à le suivre, pour une surprise.

La caméra montre Krimo et Fathi de dos, installés à l'avant d'une voiture. C'est Fathi qui conduit l'auto, sur une route déserte, un peu à l'écart de la cité. Les deux garçons fument un joint. Krimo panique en apercevant les trois filles appuyées à l'arrière d'une remorque. Fathi lui explique: il a donné rendez-vous à Lydia pour qu'ils puissent discuter tous les deux. Krimo est irrité par cette initiative.

À l'extérieur, Fathi entame les pourparlers. Il propose à Nanou, qu'il prend pour Lydia, de chercher un coin tranquille, où elle pourra mettre les choses au point avec Krimo pendant qu'il ira boire un verre avec Frida et l'autre fille. Tout le monde se retrouve dans la voiture et comprend que Fathi s'est trompé sur la personne. Il fait alors descendre Frida et Nanou pour que les deux intéressés s'expliquent à l'aise, mais les filles refusent de sortir de l'auto tant qu'il ne sort pas lui aussi. Finalement, ils vont tous les trois s'asseoir sur la remorque, face à la voiture. Fathi allume un joint et rend le portable à Frida.

Lydia et Krimo se retrouvent en tête-à-tête. Ils sont mal à l'aise et fument un joint. Lydia avoue qu'elle ne peut pas réfléchir avec une pression pareille. Elle pleure et dit qu'elle n'a que des problèmes depuis qu'il lui a fait la demande. Tout le monde lui dit qu'elle n'est pas claire... Mais Krimo n'entend pas ce qu'elle essaye d'exprimer. Pour lui, si elle n'arrive pas à donner de réponse, ça veut dire que «c'est mort».

Une voiture de police s'arrête juste derrière l'auto. Les policiers remarquent immédiatement qu'ils sont en train de fumer et que la voiture ne leur appartient pas ... Fathi précise qu'ils ne l'ont pas volée, qu'ils l'ont trouvée sur place. Les policiers procèdent à la fouille du véhicule et des jeunes. Au fur et à mesure, la tension monte. En effet, la femme qui fait partie de l'équipe des forces de l'ordre est particulièrement agressive et violente. Elle feuillette Le Jeu de l'amour et du hasard en se demandant ce qu'ils ont bien pu cacher là-dedans, elle brutalise Lydia... Tous se retrouvent finalement menottés.

Sur la scène de l'école, les petits, déguisés en oiseaux, présentent leur spectacle devant un parterre de parents nombreux et émus. Dissimulée derrière le rideau qui tapisse le fond de la scène, une fille remarque que Magalie est là avec son nouveau compagnon, Omar. Elle court annoncer la nouvelle en coulisses, où Frida et Lydia se préparent avec les autres actrices. Tout le groupe se déplace pour observer discrètement le couple par une fente du rideau.

Le spectacle des petits se termine sur une réplique d'Abdelkrim— «Nous, nous avons fait un long voyage pour parvenir à nous-mêmes» — et un tonnerre d'applaudissements.

Avant de monter en scène, Lydia et Frida s'encouragent et s'embrassent. La représentation de la pièce de Marivaux commence. Fathi assiste au spectacle, installé dans le fond de la salle, tandis que Krimo regarde la pièce au travers d'une porte vitrée. Rachid, qui a repris son rôle, joue avec beaucoup d'emphase. Le but est atteint: le public rit et applaudit entre les scènes. Krimo, lui, fait une tête d'enterrement. Il s'en va alors que la pièce n'est pas encore terminée. À la fin de la représentation, le public applaudit à tout rompre. Tout le monde est heureux: les parents, les comédiens, l'enseignante...

La fête se poursuit dans l'entrain, sur un air de bandonéon.

Lydia vient au pied de l'immeuble où Krimo habite. Elle crie son nom à plusieurs reprises mais celui-ci ne répond pas. Il l'observe à la dérobée, caché derrière le rideau de la fenêtre de sa chambre. Lydia s'en va.

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