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affiche du film Sans soleil

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Sans soleil

  • Réalisé par
    Banu Akseki
  • Interprété par
    Asia Argento, Louka Minnella, Sandrine Blancke, Joe Decroisson
  • Distributeur
  • Langue
    Français
  • Pays d'origine
    Belgique
  • Année
    2021
  • Durée
    1 h 42
  • Type
    Drame
    Fantastique
  • Date de sortie
    2022-06-16

Dégageant une très belle puissance visuelle et sonore, ce premier long métrage belge, à tendance expérimentale et spirituelle, parle de la jeunesse et du dérèglement climatique en s’inscrivant singulièrement dans le genre des films pré-apocalyptiques

Alors que des éruptions solaires affectent la terre, Joey, un adolescent adopté par un couple aisé, voit surgir une femme ressemblant à sa mère biologique disparue dix ans plus tôt. Figure fantasmée, marginale, excessive, elle va bouleverser les fondements de sa personnalité.

Comme tous les récits d’anticipation, Sans soleil (aucune référence au film de Chris Marker) possède d’inévitables résonnances contemporaines et prouve par là son acuité à se servir de désirs purement cinématographiques pour raconter le monde. La jeune cinéaste Banu Akseki invente une histoire dont les enjeux s’inscrivent dans la réalité la plus brûlante et en exprime toute la dimension anxiogène, notamment par un formidable travail visuel et sonore qui laisse la place à de franches et entêtantes échappées expérimentales, sans jamais recourir à des effets spéciaux pompiers. Sans soleil est un film sobre, âpre qui traite de la dégradation de notre monde qui pousse à la marginalité et à la débrouille, du dérèglement climatique symbolisé par ce soleil menaçant, de la croyance en l’invisible et de la place du religieux dans une société sans repères.

Le film entre aussi en résonnance avec cette période Covid qui n’en finit pas de finir (c’est d’autant plus épatant que le film a été écrit avant l’émergence de la pandémie) et à ses effets dévastateurs aussi sur le plan psychologique, ici sur une jeunesse en manque de repères que symbolise Joey, le personnage principal, hanté par la perte de sa mère et appelé à trouver le chemin d’une nouvelle vie, aidé par ce que les figures fantomatiques peuvent avoir de réconfortant.

La réussite du film est de faire de la trajectoire du héros une quête émancipatrice, pas une longue traversée d’un désert sans fin, où il se morfondrait dans le désespoir. Sans soleil joue la carte d’un récit volontairement énigmatique fait de non-dits qu’il n’est pas forcément nécessaire de combler, car la densité que dégage formellement le film est là, en somme, pour nous servir de guide.

Le cœur de l’espoir et de l’amour bat encore et donne à cette fable une dimension mélancolique, une paradoxale sensibilité réconfortante alors qu’un climat d'inquiétude totale la traverse. Qu’est-il encore possible de faire librement et spontanément si même le soleil ne nous illumine plus ?

NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux

 

Fiche PDF du film