Le nouveau conte social du cinéaste de Marius et Jeannette est avant tout une histoire de famille sobre, humaniste, solaire et engagée, comme on les aime tant chez lui
Maria n’est plus toute jeune et aide des personnes plus âgées qu’elle. Tirant le diable par la queue, elle ne se résout pas à sa précaire condition et, par-ci, par-là, vole quelques euros à tous ces braves gens qui l’adorent au vu de la dévotion extrême avec laquelle elle s’occupe d’eux. Malgré cela, une plainte pour abus de faiblesse conduira Maria en garde à vue…
Au cœur de l’Estaque, ce quartier populaire de Marseille dans lequel la quasi-intégralité de son œuvre, poétique et sociale, s’est construite depuis plus de quarante ans, Robert Guédiguian réussit une nouvelle fable pleine de tendresse mais aussi d’amertume, dans la lignée d’un Marcel Pagnol. Avec cette Pie voleuse dans laquelle il dirige magnifiquement sa famille de comédiennes et comédiens complices, il démontre qu’il n’a rien perdu de sa finesse d’écriture et de son regard critique sur la société. Il s'attarde particulièrement sur les dérives du capitalisme et la manière dont celles-ci impactent les plus modestes, rendant leur quotidien toujours plus précaire. La vie ordinaire révélée dans tous ses aspects, sauf sa banalité.
NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux