Dans la foulée des subjuguants documentaires Sans frapper et Sauve qui peut, Alexe Poukine confirme qu'elle n'a pas fini d'explorer le sujet de la réparation. Cette fois, elle le fait à travers un premier long de fiction, sélectionné à la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes
Kika est une jeune femme au tempérament très engagé. Elle est assistante sociale et porte peu d’attention aux règles d’usage. Elle prend régulièrement des risques et rogne sur sa vie privée pour faciliter les situations des personnes qu’elle suit. Un jour, contre toute attente, elle tombe follement amoureuse d’un jeune homme. Malheureusement, leur histoire vire au tragique lorsque son compagnon, victime d’un AVC, la laisse seule enceinte. Au-delà de la perte affective qui la plonge dans une forme de déni émotionnel, Kika doit avant tout faire face à de sérieuses difficultés financières. Inspirée par une jeune femme dont elle suit le dossier, elle commence à vendre ses culottes sales à des hommes que cela excite. Une chose en entraînant une autre, elle découvre alors l’univers BDSM (« bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme ») du travail du sexe. La souffrance de ses clients la ramène à la sienne et, dans la violence des pratiques, c’est une quête sur ses propres douleurs qu’elle va mener...
L’histoire de Kika, magnifiquement interprétée par Manon Clavel, nous amène à porter un regard nouveau et sensible sur la diversité du monde et des processus de réparation.
LUDIVINE FANIEL, les Grignoux