La cinéaste d’origine kurde Kurdwin Ayub signe un film subtil et nuancé sur la résilience et la solidarité féminine. Avec ses notes de thriller psychologique, Moon parle aussi de l’enfermement physique et psychique
Ancienne kickboxeuse professionnelle, Sarah travaille comme coach mais a du mal à joindre les deux bouts. Quand elle reçoit une proposition d’une riche famille du Moyen-Orient, elle accepte sans trop réfléchir, quitte Vienne et se retrouve en Jordanie pour entraîner trois sœurs. La maison est luxueuse et la famille semble vivre dans l’opulence mais, très vite, Sarah comprend que tout le monde y est surveillé en permanence...
Avec Moon, Kurdwin Ayub parvient à installer une tension sans artifice et n’a jamais le mauvais goût de se contenter d’un simple film de genre haletant. En faisant l’examen de conscience de son héroïne européenne, la cinéaste déjoue finement les clichés pour examiner deux mondes et deux cultures. Que ces réalités soient des privilèges ou, au contraire, de véritables plongées dans une profonde détresse, elle en souligne l’inconfort et le malaise, a fortiori pour les femmes. Sous la même lune, la vie suit son cours mais les existences semblent cadenassées.