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affiche du film Le Ravissement

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Le Ravissement

  • Réalisé par
    Iris Kaltenbäck
  • Interprété par
    Hafsia Herzi, Alexis Manenti, Nina Meurisse
  • Distributeur
    Imagine
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2023
  • Durée
    01 h 37
  • Version
    Version française
  • Type
    Drame
  • Date de sortie
    2024-02-28

Ravissement à plus d’un titre, le premier film d’Iris Kaltenbäck est un geste cinématographique remarquable : une fiction romanesque pourtant bien ancrée dans le réel, dont le personnage principal (interprétée par la superbe Hafsia Herzi, nommée aux César pour ce rôle) n’a pas fini de vous hanter…

Comment la vie de Lydia, sage-femme très investie dans son travail, a-t-elle déraillé ? Est-ce à cause de sa rupture amoureuse, de la grossesse de sa meilleure amie Salomé (Nina Meurisse), ou de la rencontre avec Milos (Alexis Manenti), un possible nouvel amour ? Quelle qu’en soit la raison, Lydia s’enferme dans une spirale de mensonges et leur vie à tous bascule…

Quand nous apercevons Lydia au tout début du film, elle est cette silhouette filmée à la dérobée dans les rues de Paris. Une passante prise dans la mêlée des existences parisiennes et qui, pourtant, transporte avec elle son lot de contrastes et de secrets. C’est dans ce territoire complexe que nous emmène la cinéaste — d’abord scénariste et fascinée par les faits divers en tant que révélateurs des maux d’une société —, dans cette zone grise propre à chacun, regardée ici au-delà de tout préjugé, où une personne tout à fait raisonnable finit par franchir la ligne de l’immoralité.

Dès les premières minutes, la voix off de Milos, qui accompagnera le spectateur tout au long du film, s’interroge sur le cours des événements pour tenter de saisir ce qui lui a échappé chez Lydia, de reconstituer son point de vue à elle, pièce manquante d’un procès dont l’annonce chargera immanquablement la suite du récit. Cette voix off très littéraire qui questionne le passé fait partie des motifs singuliers de ce premier long métrage qui parvient à infuser un souffle romanesque dans une fiction très ancrée dans le réel. Certains éléments du film, comme ces plans extérieurs dans les rues de Paris, ou les gestes délicats des sages-femmes dans leur pratique, portent en eux une dimension documentaire assez brute à laquelle s’ajoute — et ce, grâce au talent de la cheffe-opératrice du film Marine Atlan — quelque chose d’étrangement immaculé, comme si nous étions face à une peinture impressionniste. Lydia est comme l’effigie insaisissable d’un tableau, nous ne cessons de la scruter sans pouvoir l’atteindre, sans qu’elle nous révèle son secret. Pourtant, il y a chez elle une fragilité que l’on devine indubitablement, dès le début du film. Et si ses actes apparaissent toujours un peu plus répréhensibles, jamais nous ne cessons d’être de son côté. C’est là que se situe l’une des plus grandes réussites du film : dans l’écriture habile de ces personnages (et, évidemment dans le jeu des acteurs qui les interprètent). Une écriture qui accueille la complexité humaine, nous invite à l’appréhender et, par là même, à ne pas la condamner. Un regard, en somme, artistique et profond, qui ne peut qu’être salué.

ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux

 

Fiche PDF du film