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Avec La Bataille de l’eau noire, que nous avions mis à l’honneur lors d’une de nos rentrées associatives, Stan & Ulysse, l’esprit inventif et maintenant Détruire rajeunit, Benjamin Hennot est de ces réalisateurs qui s’intéressent à l’expérience subjective de la lutte et qui célèbrent l’intelligence des mouvements populaires
Détruire rajeunit revient sur l’hiver de 1960 à 1961 qui fut le théâtre de la plus longue grève générale qu’ait connu la Belgique depuis la Seconde Guerre mondiale : jusqu’à deux mois d’immobilisation totale du pays contre la Loi unique mise en place par le gouvernement belge, qui imposait des mesures de restrictions budgétaires pour pallier la dette publique. Des mesures d’austérité ayant un impact important sur le quotidien de beaucoup de Belges.
Sur fond d’innombrables séquences d’archives que le film nous montre, une profusion de personnages de tous bords nous racontent les initiatives qu’ils menèrent alors. Mais, à la place d’anciens grévistes aux tempes grises, ce sont des jeunes qui prêtent leurs voix à ces récits d’éclats de lutte, comme s’ils y étaient, comme s’ils y avaient été. Une manière originale de faire un film qui revient sur le passé, mais tourné vers le présent.
Détruire rajeunit célèbre une Belgique qui lutte avec malice, inventivité et agressivité afin de nuire à ce qui nuit, afin de détruire ce qui détruit !
