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Prix du meilleur film à Mon Premier Festival 2021
À travers les pérégrinations de Kitty, le réalisateur israélien du retentissant Valse avec Bachir instaure un parallèle entre la Shoah et le sort réservé aujourd’hui aux migrants clandestins.
Kitty, c’est l’amie imaginaire d’Anne Frank, celle qui l’aidait à surmonter son isolement, celle avec qui elle partageait ses rêves, ses moments de tristesse, de doute et de colère, celle encore à qui elle confiait ses pensées les plus intimes au fil des pages de son journal… 75 ans plus tard, Kitty prend vie à Amsterdam, dans le musée qu’est devenue la maison où la famille Frank vivait recluse pour échapper aux traques nazies. Munie du précieux manuscrit, elle se lance alors à la recherche d’Anne en compagnie de Peter, un garçon de son âge qui tient un refuge secret pour les « sans-papiers ». Petit à petit, Kitty découvre combien son amie a marqué les mémoires à travers le nom qu’elle a donné à une rue, un musée, une école, une bibliothèque… mais de l’adolescente, aucune trace. Et c’est finalement en lisant le livre de son père, Otto Frank, qu’elle apprend les circonstances tragiques de la mort d’Anne, emportée par le typhus à l’âge de 15 ans au camp de concentration allemand de Bergen-Belsen.
Tenant à la fois du récit historique, du conte fantastique et de la fable politique, le film d’Ari Folman pose d’emblée le cadre moral de son propos – à l’entrée du musée Anne Frank, de nombreux touristes patientent sous une pluie battante, indifférents au sort d’une famille de réfugiés dont la tente toute proche est emportée par une bourrasque –, avant de s’engager dans une suite d’allers-retours entre passé et présent dont les analogies apparaissent entre autres grâce à de nombreuses trouvailles graphiques. Un film à voir à l’heure où la haine de l’autre semble en pleine recrudescence.
LES GRIGNOUX
