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Bande-annonce
affiche du film L'Enfant Bélier
  • Première

    Le 04/02/26 à 20:00

    L'Enfant Bélier

    Après Seule à mon mariage, Marta Bergman poursuit sa réflexion sur le statut des personnes migrantes dans notre société. Elle s’inspire librement d’un fait divers tragique qui a défrayé la chronique en Belgique en 2018, l’affaire Mawda, et signe un drame réaliste particulièrement poignant et interpellant 
     
    Sara et Adam sont arrivés illégalement en Belgique avec leur petite fille de 2 ans, espérant rejoindre l’Angleterre. Alors qu’ils sont entassés à l’arrière d’un véhicule, la peur semble prendre le pas sur l’espoir. Redouane est policier depuis 20 ans. Avec son équipe, toutes les nuits, il fait la chasse aux passeurs. Ce soir-là, alors que la voiture de police essaie d’arrêter la camionnette soupçonnée de transporter des migrants, tout bascule… 

    Dans Seule à mon mariage, une jeune femme rom quittait la Roumanie pour la Belgique, dans l’espoir de trouver l’amour et de refaire sa vie. Une fiction qui puisait sa source dans le quotidien de celles et ceux qui risquent tout, jusqu’à leur vie, pour espérer trouver un avenir meilleur. Avec L’Enfant Bélier, son deuxième long métrage de fiction, Marta Bergman, cinéaste belgo-roumaine issue du documentaire, raconte à nouveau le destin de personnes migrantes. Elle s’inspire de l’affaire Mawda, du nom de cette fillette kurde de 2 ans, tuée par balle par un policier lors d’une course-poursuite sur une autoroute belge.  

    Ayant effectué des recherches que l’on imagine conséquentes sur le fait divers, Marta Bergman se démarque toutefois d’une approche uniquement réaliste et tend à universaliser son propos en recourant aux codes du polar. Derrière la violence et la dureté de ce qui se joue, le film assume aussi une approche plus délicate, et même sentimentale, quand il décrit de façon plus sensorielle l’intimité du jeune couple, ce qui était loin d’être gagné d’avance.  
    L’objectif de la cinéaste est de comprendre ce qui peut amener à une telle tragédie. La figure diabolique du film est celle des passeurs sans scrupule, rôle-clé dans un système violent et déshumanisé qui monnaie tout, vraiment tout. Une figure qui profite, par corollaire, des faiblesses d'un autre système, politique celui-là, qui, plus répressif qu’humaniste (pour la partie la plus à droite de l’échiquier), stigmatise les personnes migrantes à des fins électoralistes. 

    Avec ce sens de la nuance qui dit tout de la rigueur morale de sa démarche, Marta Bergman adopte un double point de vue. D’une part, celui du policier qui a tiré sur la petite fille - la scène où, seul dans sa cuisine, il regarde la conférence de presse de l’institution policière parlant de légitime défense dit beaucoup d’un film qui trouve les bons moments pour, subtilement, demeurer engagé. D’autre part, celui du jeune couple, totalement meurtri et à qui la cinéaste rend toute la dignité possible, deux êtres qui n’ont plus que l’amour de l’un pour l’autre pour résister et tenir debout. 

    Nicolas Bruyelle, les Grignoux

    En présence de Marta Bergman, réalisatrice  

    Places prochainement en vente en ligne et aux caisses de nos cinémas

    Fiche PDF de l'évènement