Récompensé de l’Ours d’Argent au dernier Festival de Berlin, ce film ultra réaliste, implacable, nous immerge dans un quotidien glaçant et oppressant où l’horreur est la seule fuite possible
1750, Haute-Autriche. Agnes, une jeune mariée, se sent une étrangère dans le monde rural et froid de son mari. Très croyante et sensible, elle se replie progressivement sur elle-même. Sa prison intérieure devient écrasante, sa mélancolie insurmontable. Sa seule issue lui apparaît alors sous la forme d’un acte de violence inouï.
Le film nous livre une reconstitution historique minutieuse du quotidien de ces paysans du 18ème siècle, écrasés par le labeur, les traditions et la religion. Le réalisme est saisissant tant dans la photographie que dans la psychologie des personnages. D’une efficacité redoutable, Des Teufels Bad nous englue petit à petit dans la boue glacée des lacs autrichiens, dans le cloaque d’une pensée rigoriste, dans une lente et inexorable descente aux enfers.
GUILLAUME KERCKHOFS, les Grignoux